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Coup d’envoi de la Semaine du travail

Premier atelier de la semaine : « l’austérité à McGill et au Québec ».

Le conseil intersyndical de McGill a donné lundi 4 novembre le coup d’envoi de la Semaine du travail, qui se déroulera du 4 au 8 novembre.

C’est la deuxième édition de cet événement organisé par l’Association des étudiantes et étudiants diplômés employés à McGill (AÉÉDEM-AGSEM), l’Association des employés occasionnels de l’Université McGill (SEOUM-AMUSE), l’Association des employés de recherche de l’Université McGill (AERUM-ARMURE) et le syndicat des employés non-académiques de McGill (MUNACA). La première édition avait eu lieu à la session d’hiver 2013.

Cette Semaine du travail se déroule dans un contexte particulier à McGill, avec notamment les coupures budgétaires et les récents changements annoncés par l’Université en ce qui concerne les politiques de salaires (Voir article « McGill, apparemment antisyndical ? » vol. 103, no 6).

Austérité à McGill et au Québec

Le premier atelier de la Semaine du travail, le lundi 4 novembre, était un atelier sur l’austérité à McGill et au Québec, présenté par l’Association des étudiants de cycles supérieurs en Histoire de l’Art et Études en Communications de McGill (AHCS-GSA) et l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ).

Une quinzaine de personnes se sont réunies dans la salle Madeleine Parent du bâtiment Shatner pour discuter des mesures d’austérité, de leurs implications, et des actions qui peuvent être prises par la communauté mcgilloise, et plus généralement au Québec, pour y répondre.

Pour commencer, Gretchen King, représentante de l’AHCS-GSA, a présenté les résultats d’un sondage sur l’austérité organisé par l’association étudiante. La question de l’enquête était : « comment vous ou votre département êtes affectés par les mesures d’austérité ? ». Chaque personne présente dans la salle était invitée à lire une des réponses anonymes à ce sondage. « Je ne voulais pas lire les résultats ou les résumer, je voulais que les mots soient mis en valeur », a expliqué Gretchen King au Délit après l’atelier. « Chacun a apporté sa contribution en donnant une voix à ces réponses ».

Conférences à gros effectifs, moins d’assistants aux professeurs,  moins d’espaces de travail, emplois supprimés (notamment à la bibliothèque) et réorganisations forcées des départements figuraient sur la liste des problèmes cités dans les réponses à ce sondage.

Puis, Benjamin Gingras, secrétaire aux finances et porte-parole anglophone de lASSÉ, a présenté les différents enjeux liés à l’austérité. « L’austérité, c’est une politique qui consiste à réduire les dépenses publiques », a‑t-il d’abord dit pour définir simplement le concept. Il a rappelé que les études sur lesquelles les gouvernements se basent souvent pour justifier les mesures d’austérité sont fausses. « On remarque que l’effet désiré des mesures d’austérité, soit réduire la dette publique, n’est pas atteint avec l’application de telles mesures. Ça n’a aucun sens. Mais le mal est fait ».

Les conséquences des coupures budgétaires se font ressentir à tous les niveaux, a souligné Benjamin Gingras : en santé, en éducation, en art et culture, en environnement. Parmi les personnes les plus affectées, les femmes sont en première ligne.

« L’austérité, c’est une série de mesures. Mais quand on regarde tout ça, ce qu’on voit, c’est un ennemi commun », a déclaré Benjamin Gingras en conclusion. Après l’atelier, il a souligné au Délit l’importance de travailler ensemble face à cet « ennemi commun » : « On voit que l’austérité affecte les étudiants, et plus généralement toute la classe moyenne et toutes les personnes qui sont dans des conditions précaires. Il y a un intérêt à ce qu’on mette nos idées ensemble ».

Les participants dans la salle ont échangé leurs idées sur ce qui pouvait être fait concrètement à ce sujet dans les prochaines semaines. Par exemple, il a été évoqué comme idée d’envoyer un « Contingent McGill » à la manifestation contre l’austérité qui sera organisée par l’ASSÉ à Montréal le 15 novembre. Les participants ont aussi parlé de mettre en place une campagne d’affiches, et d’organiser, par exemple à la bibliothèque, des petits rassemblements pacifiques pour sensibiliser la communauté.

L’atelier, même s’il n’aura rassemblé qu’un petit groupe de personnes, a été bénéfique selon Gretchen King. « De bonnes idées, qui sont pratiques et tout à fait faisables, sont sorties de cette discussion », a‑t-elle dit au Délit. « Plus on organise ce genre d’événement, plus on crée de bons réseaux et on a des nouvelles possibilités d’agir sur le campus. »

« Assemblées générales, ateliers, groupes d’éducation populaire : tous les moyens sont bons », a dit Benjamin Gingras au Délit.

Une des organisatrices de la Semaine du travail, Jaime MacLean, présidente du SEOUM-AMUSE, était présente pour ce premier événement.

Par rapport à la première édition de la Semaine du travail en mars 2013, Jaime MacLean dit : « Cette année nous sommes mieux organisés, nous offrons tout un éventail d’événements sur une grande variété de sujets ». Le fait que la Semaine soit organisée à la session d’automne est, pour elle, une bonne chose : « On est encore au début de l’année académique on et aura le temps d’agir et de mettre en place les solutions qui vont ressortir de ces discussions ». Elle ajoute : « beaucoup de gens se posent des questions, beaucoup n’imaginent pas nécessairement l’université comme un lieu de travail ».


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