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« Ostentatoire » ? Connaît pas.

On n’aura jamais autant entendu le mot « ostentatoire ». C’est LE mot de la rentrée au Québec. Le projet de Charte des Valeurs Québécoises du gouvernement péquiste suggère en effet « d’encadrer le port de signes religieux ostentatoires », c’est-à-dire les signes « facilement visibles et ayant un caractère démonstratif pour le personnel de l’État dans l’exercice de ses fonctions » selon le site Internet nosvaleurs​.gouv​.qc​.ca.

Depuis, on emploie le mot à toutes les sauces, dans nos soupers de famille, à l’épicerie (« eh ben le prix de la tomate est ostentatoire cette semaine ! »), sur les plateaux de télévision.

À l’origine, le mot ostentatoire vient du latin ostendere, qui signifie « montrer ». Le dictionnaire Larousse donne la définition suivante du mot « ostentation », dont est dérivé l’adjectif « ostentatoire » : « étalage indiscret d’un avantage ou d’une qualité, attitude de quelqu’un qui cherche à se faire remarquer ». Selon la définition classique, le mot « ostentatoire » implique une certaine notion d’intentionnalité, dans le fait de (se) « montrer ».

L’idée générale qu’on en a retiré cette année au Québec, c’est la simple idée de visibilité. C’est dans ce sens-là, plus large, galvaudé, que Le Délit a décidé d’aborder ce thème d’«ostentatoire » dans le cahier spécial de cette semaine. C’est très tiré par les cheveux et c’est facile, oui. Mais c’est un clin d’œil à l’actualité, et aussi, finalement, juste un prétexte pour parler de plusieurs sujets intéressants.

Beaucoup de constructions visibles sur le campus cette année : « ostentatoire ».

Les politiques de salaires imposées par McGill, apparemment (ostensiblement) antisyndicales : « ostentatoire ».

Gabriel Nadeau-Dubois : « ostentatoire », car aux devants de la scène au Printemps 2012.

Etc.

L’emploi du terme « ostentatoire » dans le Délit cette semaine peut être négatif ou positif, selon le contexte, ou selon le point de vue personnel. C’est une libre interprétation.

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Dimanche soir, les quatre principaux candidats à la mairie de Montréal, nos amis Richard Bergeron, Denis Coderre, Marcel Côté et Mélanie Joly, étaient invités sur le plateau de Tout le monde en parle, sur Radio-Canada. Personne n’est vraiment sorti « gagnant » de cette discussion. Chacun a rappelé ses principales positions ; tous ont répété leurs « phrases récurrentes ».

Après avoir écouté des dizaines de débats, de conférences, d’entrevues des candidats, on commence à se dire qu’on a fait le tour de la question.

Alors c’est le temps de commencer à faire son choix. Il reste, certes, deux semaines avant le scrutin du 3 novembre. En deux semaines, beaucoup de choses peuvent se passer. On a vu Marcel Côté creuser sa tombe en quelques jours seulement avec la controverse des appels robotisés, et Mélanie Joly grimper dans les sondages après un débat et quelques apparitions de plus dans les médias.

Mais là, on est presque rendu. Cette apparition des candidats sur le plateau de Guy A. Lepage dimanche soir n’est venue que confirmer la tendance qui s’était déjà installée ces dernières semaines.

On avait un Marcel Côté plutôt résigné, qui reste dans la course, un peu, au fond, pour faire de la figuration. Un Denis Coderre sûr de lui, sûr de gagner, un peu arrogant. Une Mélanie Joly toujours active et qui ne manque jamais une occasion de parler de son « grand projet de génération », le Systèmes Rapide par Bus (SRB). Un Richard Bergeron qui y croit encore, toujours rêveur et ambitieux pour Montréal, malgré les quelques railleries de ses collègues.

Le 3 novembre, on ira voter pour une de ces quatre personnes, ou quelqu’un d’autre : il y a 12 candidats. Mais on ira voter ; n’est-ce pas ?

On l’a dit et redit : le taux de participation aux dernières élections municipales – 39% – est bien trop bas. Alors oui, il faut aller voter si c’est possible. C’est tellement cliché de dire ça. C’est tellement « bateau ». Mais c’est vrai.

Surtout que s’intéresser à la politique municipale, c’est facile. Se sentir interpellé par les transports collectifs quand on prend le métro pour aller à l’école tous les matins, c’est facile. Ou par les politiques de logements pour nous étudiants, pour nos futures familles, notre entourage. Les sujets sont concrets et nous concernent directement.

Le 3 novembre, allez voter en grand nombre. Et ceux qui, selon les circonstances, ne peuvent pas voter : suivez la campagne et les résultats. Comme ça on ne manquera pas une occasion d’utiliser notre nouveau mot favori : on pourra dire qu’on a eu un taux de participation « ostentatoire ».


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