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Une AG qui n’en est pas une

Seulement une cinquantaine d’étudiants se sont présentés à l’Assemblée générale de l’AÉUM.

L’Assemblée Générale biannuelle de l’Association étudiante de l’Université McGill (AÉUM) a eu lieu le 9 octobre 2013, assemblée qui s’est encore une fois soldée par un échec en termes de présence étudiante. En effet, comme celle de la session d’hiver 2013, peu d’étudiants (52 dont les exécutifs de l’AÉUM) se sont présentés à la salle de bal du bâtiment Shatner, soit 48 en dessous du seuil minimum pour atteindre le quorum. De ce fait, les votes durant la session n’ont aucune force légale, l’assemblée ne devenant qu’un « forum consultatif ».

La sénatrice Claire Stewart-Kanigan s’est dite surprise du peu de monde, demandant : « Y a‑t-il un comité mis en place pour améliorer la promotion de l’AG ? ». Selon Katie Larson, présidente de l’AÉUM, tous les moyens ont été mis en place, mais rien n’y fait : « malheureusement, je ne peux pas forcer les étudiants à venir », dit-elle.

Après les présentations des vice-présidents ainsi que de la présidente, cinq motions ont été présentées. Les deux premières, qui visaient à officialiser le Conseil des Directeurs (Board of Directors, BoD) et à approuver la firme de comptabilité responsable des comptes de l’AÉUM pour l’année 2013–2014, ont été remises à la prochaine AG. N’ayant pas le quorum, Larson a considéré qu’un vote n’était qu’une perte de temps. Concernant le BoD, il a été décidé que le conseil de l’AÉUM prendrait en charge ses tâches jusqu’à nouvel ordre.

Puis a été présentée la motion pour un changement de la Constitution de l’Association. Selon Katie Larson, il est nécessaire de réformer la copie originale de 1999. « Même si les votes de l’Assemblée ne sont pas légalement reconnus, il est important de discuter de ce document et de le comprendre », a‑t-elle expliqué. « La constitution concerne tous les étudiants ». Elle a cependant reconnu s’être trompée, indiquant qu’un tel document ne pouvait être changé que par le biais d’un référendum.

En effet, selon l’article 36.1 de la Constitution de 1999 – toujours en vigueur – une modification n’est valable « que par voie de référendum ». L’article 23.1 indique aussi qu’«une assemblée générale peut servir à établir, à modifier, ou à annuler une politique quelconque de l’Association, à l’exception de [la] Constitution […]». Avant d’être acceptée avec plusieurs absentions et votes contre, une nouvelle clause a été rajoutée à la motion, précisant qu’un référendum serait mis sur pied. Aucun des débats anticipés par la présidente n’a eu lieu.

La motion officialisant la position de l’AÉUM contre la Charte des Valeurs Québécoises a en revanche animé l’Assemblée. Cette charte, proposée par le Parti Québécois (PQ) au pouvoir, vise à éliminer tous signes « ostentatoires » religieux dans les sites publics. David Benrimoh, représentant étudiant de la Faculté de Médecine, s’est dit « outré par une telle Charte [qui cherche] à stigmatiser, si non à aliéner, une tranche de la population québécoise ». Claire Stewart-Kanigan a aussi précisé qu’une telle décision « pourrait avoir un impact terrible sur beaucoup d’étudiants à McGill ».

La motion, votée à l’unanimité, stipule l’envoi d’une lettre officielle « à la Première ministre Pauline Marois, à Suzanne Fortier, aux médias [tels] La Presse, La Gazette, Le Devoir et CBC Montréal[, et] aux membres de l’AÉUM via la liste de diffusion de l’association ».

Enfin, Tyler Hofmeister, Vice-président aux finances, a présenté les états financiers de l’AÉUM, comme l’oblige la Constitution. Ils ont été adoptés sans débat.

Beaucoup retiendront donc l’échec de cette réunion, dont le but premier est de réunir tous les étudiants pour discuter de sujets hautement importants et qui les affectent au plus haut point. Sur vingt milles étudiants en premier cycle, seuls 52 se sont présentés.


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