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NPL ?

Le Nouveau Parti Démocratique (NPD) ne proposera pas de hausse des impôts pour les plus fortunés. Le chef du NPD Thomas Mulcair est revenu dimanche dernier sur les propos de sa candidate Linda McQuaig, qui suggérait une imposition à 70% sur les plus grosses fortunes dans le but de réduire les écarts de richesse.

Faut-il accorder les violons au NPD ? Linda McQuaig, récemment désignée candidate du NPD pour l’élection partielle dans Toronto-Centre, a fait sauter le parti sur sa chaise en s’avançant un peu trop avec cette proposition. Pourtant, l’augmentation des impôts pour les plus riches, ce n’est pas une mesure complètement folle, ni même vraiment osée. Surtout pour un parti social-démocrate.

Mais le NPD reste-t-il un parti social-démocrate ?

Thomas Mulcair avait certes déjà indiqué qu’il était contre une telle mesure (plus précisément, il est en faveur d’augmenter les impôts sur les entreprises uniquement, pas sur les individus). Rien de vraiment nouveau de ce côté-là : l’intervention du chef de l’opposition officielle dimanche n’était que la réaffirmation d’une politique déjà définie.

Et puis, ça ne concerne qu’une mesure parmi tant d’autres dans le futur programme du parti.

Mais qu’une candidate « vedette » remette la question sur la table semble montrer que le parti pourrait aller plus loin dans ses positions.

Pour l’instant, c’est comme s’il avait peur, peut-être, de perdre des électeurs potentiels, et voulait plutôt séduire le plus de monde possible, même si cela signifie réaligner les positions du parti. Cela fait déjà plusieurs mois que ce réalignement est en cours. Le mot « socialiste » avait d’ailleurs été retiré en avril dernier de la plateforme du parti.

C’est vrai que la situation est délicate, compliquée. Parce qu’effectivement on a peur, vraiment peur que Harper repasse. Qu’on soit pogné avec un autre dix ans. Mais si le NPD élargit son électorat en se recentrant, il se rapproche en fait du parti libéral. Puis, au final, en 2015, on aura deux partis libéraux. Deux versions différentes, mais qui ne se démarquent pas tant que ça l’une de l’autre. Il n’y aura pas de meilleure façon de diviser le vote.

Harper sera encore mort de rire.

Le NPD représente tout de même, actuellement, l’opposition officielle. Ce n’est pas rien. Ses très bons résultats aux élections de 2011 ont montré que de plus en plus de Canadiens étaient prêts à suivre sa ligne politique. Si le NPD peut se permettre justement de bien se (re)définir comme parti social-démocrate, c’est maintenant. Il est temps que le parti renforce ses positions de gauche et s’affirme réellement en tant qu’alternative solide au gouvernement conservateur.  En adoptant des positions un peu plus fortes, mais tout de même cohérentes avec la traditionnelle orientation politique du parti – de gauche – et en faisant parler de lui justement, le NPD aura peut-être sa chance.

Il reste deux ans.

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Pendant ce temps-là, Montréal se prépare à accueillir son prochain maire. Après-demain, le 9 octobre, Radio-Canada organise à McGill un débat des principaux candidats. L’occasion pour les étudiants mcgillois de commencer à s’intéresser aux enjeux municipaux, et de se faire une première opinion.

C’est une élection qui concerne tous les étudiants qui habitent à Montréal, qu’ils puissent voter ou non, qu’ils y soient de passage pour quelques années ou qu’ils y vivent depuis longtemps

Le Délit suivra tous ces développements avec attention.


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