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Le Québec d’Yesterday

Retour sur le passage des Beatles à Montréal présenté au Musée d’archéologie et d’histoire.

Les Beatles, probablement un des groupes les plus mythiques de tous les temps, ne se sont produits qu’une seule fois à Montréal : le 8 septembre 1964. Aujourd’hui, presque 50 ans plus tard, le Musée d’archéologie et d’histoire de Montréal à Pointe-à-Callières commémore ces brèves 12 heures qui ont marqué l’histoire du rock’n’roll au Québec.

Sur les pas des Beatles

L’exposition s’étend sur deux étages. Pas à pas, on suit le parcours des Beatles depuis la création du groupe à la fin des années 1950. Dans un environnement immersif et sombre, on distingue des clips et vidéos du groupe, accompagnés de chronologies qui expliquent leurs débuts difficiles et leurs premiers succès en 1963, notamment grâce à leur album « Please Please Me ».

Tout autour de la salle, on trouve une collection impressionnante de guitares ayant appartenu à  John, Paul et George. Une se démarque particulièrement : la Rosewood Fender Telecaster, faite de palissandre en 1968, spécialement pour Georges Harrison, qui l’utilisa pour l’enregistrement de leur dernier album « Let It Be », ainsi que pour leur dernière performance sur le toit du studio Apple à Londres.

Au fond de la salle se trouve la spectaculaire Rolls Royce de John Lennon, importée spécialement pour l’exposition du Royal BC Museum à Victoria, qui attire l’attention des visiteurs. Achetée en 1965 par le chanteur et guitariste, il avait fait repeindre la carrosserie dans un style inspiré d’une « Gypsy Caravan ». L’effet est vraiment splendide et unique ; on comprend bien pourquoi elle fut vendue pour près de  2 200 000$ aux enchères de Sotheby’s. Pour ceux qui ont toujours rêvé de jouer avec les Beatles, leurs rêves se réalisent (presque) grâce à un karaoké permettant de chanter les premiers tubes des Beatles.

« Ils arriiiiivent »

Pour la deuxième partie de l’expo, il faut monter à l’étage. Là, on découvre une reconstitution, élaboré à la minute près, de leur bref passage à Montréal pendant leur première tournée nord-américaine. En même temps, on nous informe du contexte historique québécois de l’époque. En plein dans la Révolution Tranquille, le Québec rattrape le monde moderne à pas de géants, tandis que les jeunes font de la musique leur moyen d’affirmation et d’expression favori. Cependant, malgré leur succès au Québec, les fans présents sont majoritairement des filles anglophones, venues de toutes les provinces canadiennes. Les Beatles se sont produits deux fois, à 16h et à 20h30, le soir du 8 septembre au Forum de Montréal sur la rue Sainte Catherine. Leurs shows ne durent que 30 minutes chacun, et, évidemment, on n’entend absolument rien au-dessus des cris stridents féminins.

On découvre également les statistiques concernant les conséquences du « phénomène Beatles ». On comprend rapidement pourquoi ils ont arrêté leur performance live, avec « 12 jeunes filles traitées pour hystéries, coupures ou ecchymoses, un policier pour morsure au pouce ». Une salle cylindrique projette plusieurs angles de la performance. On n’entend pas vraiment la musique, mais le petit « Bonsoir » tenté par Paul McCartney au micro à la fin du show fait néanmoins effet sur l’audience. De toute façon, elles l’ont toutes dit clairement, elles sont là pour les voir, pas pour les écouter. Enfin, pour finir, on découvre l’impact des Beatles sur la scène musicale québécoise. On entend la version française de « Penny Lane » par Les Sinners, aves des paroles françaises qui remplacent la voix de McCartney.

Une exposition sympathique, qui montre bien le contexte du Québec des années 1960 en lien avec la génération baby-boomers. On se remémore à chaque pas comment les Beatles ont tant marqué l’histoire du rock’n’roll et de la musique.


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