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« OUMF ! »

Festival d’arts émergents

Peintures au sol, discothèques silencieuses, tricot, théâtre et breakdance. Des termes qui définissent Le festival d’arts émergents OUMF qui a eu lieu du 4 au 7 septembre dans les rues du quartier latin. En cette douce soirée du 6 septembre, c’est un breakbeat qui résonne dans les alentours. Une rue, deux morceaux de linoleum, un DJ, un cercle de spectateurs et la deuxième édition du battle « How old R you » (HORU) est lancée.

HORU réunit dans le cercle la « old school » et la nouvelle génération de breakdancers pour un cours d’histoire. Les duels pour chaque catégorie d’âge s’enchaînant, il est facile de constater que les mouvements, tout comme l’attitude ou la musicalité, changent avec les générations. La première catégorie « New Generation Kidz » oppose des danseurs de 16 ans et moins (parfois beaucoup moins), les « Upcoming cats », seconde catégorie, ont, eux, entre 16 et 25 ans ; enfin les « Old School soldiers » ont 26 ans et plus.

Les Bboys s’affrontent en un contre un dans des battles d’improvisation. Un battle est  un affrontement, ici de seulement deux danseurs, sur une musique n’ayant pas été prédéterminée. Le DJ lance la musique et le premier danseur effectue un passage comprenant un certain nombre de figures au sol et acrobatiques et une partie dansée, le « top rock» ; steps de préparation aux figures. Pour HORU, les danseurs ont droit à un, deux ou trois passages selon le stade de la compétition auquel ils se trouvent : un passage pour les qualifications, deux pour demi finales et trois pour la finale. À la fin de chaque duel, les trois juges, sans se concerter, votent pour celui qui, pour eux, doit poursuivre la compétition et celui qui doit être éliminé. Bboy « Minus » fut le gagnant de la première catégorie, Bboy « Effect » celui de la seconde et « Lost Child » le gagnant vétéran.

Ce n’est cependant pas les résultats de la compétition que l’on retient de cette soirée mais le grand moment de partage vécu. Sur le lino, les danseurs se suivent et ne se ressemblent pas, ils ont de 8 à 40 ans, viennent de tous les coins de Montréal et du monde pour faire vibrer la rue St Denis.  Le public, quant à lui, est âgé de 4 mois à 70 ans et se compose aussi bien de danseurs, et de passionnés que de passants ayant entendu la musique et n’ayant pas pu s’empêcher de rester. Et on les comprend. Ce public n’est pas simple spectateur ; installé en cercle, c’est lui qui forme le « dance floor » et c’est aussi lui qui, par ses réactions, donne vie aux duels. Lors de la pause entre les demi-finales et les finales, il est d’ailleurs invité à se lever et plusieurs cercles (appelés cyphers) se forment spontanément dans tous les coins et chacun peut y entrer pour s’exprimer corporellement. Vous découvrez alors que vos voisins de gradin cachaient bien leur jeu !

Le festival OUMF a su se donner une couleur hip hop comme on aime en voir, un hip hop convivial, familial, qui n’en reste pas moins impressionnant, voire intimidant, de talent, de force et de style.

 

 


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