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Les jeunes prennent la relève

Un nouveau groupe politique, Génération Nationale, voit le jour

« L’éducation populaire chez les jeunes» ; voilà le but du nouvel organisme politique souverainiste Génération Nationale, qui a officiellement vu le jour le 18 janvier dernier.

Un but que prône le président Simon-Pierre Savard-Tremblay qui, du haut de ses 24 ans, s’exprime déjà comme un vrai politicien. Sûr de ses convictions, il avance clairement les idéaux qui seront ceux de son groupe dans les années à venir. La souveraineté, ou un Québec indépendant, qui romprait «[avec] la dynamique d’un état incomplet […] qui rapetisse [le peuple] de jour en jour ». Un rejet du multiculturalisme qui, selon lui, provoque « l’acceptation de pratiques obscurantistes ». Enfin un retour à une éducation « classique », alors que l’élève est aujourd’hui plongé dans « un individualisme étroit et obtus portant atteinte à sa capacité de jugement », selon le site officiel du parti.

Question d’humanisme

Le but de cette rencontre, d’après un membre fondateur du groupe voulant rester anonyme, c’est avant tout d’être sûr que « tout le monde vise les mêmes idéaux » et d’éviter toute confusion. Pour cela, plusieurs invités se sont succédés au micro pendant plus d’une heure.
À commencer par Bernard Landry, premier ministre québécois de 2001 à 2005. Une fois sur le podium, toutes les oreilles se dressent et les applaudissements ne manquent pas. Le message, si bien dit, est clair : « Lorsqu’une nation peut être libre, elle a le devoir de l’être» ; et c’est aux jeunes de se retrousser les manches. Ainsi conclut-il de façon solennelle : «[La souveraineté] ce n’est même pas du nationalisme. C’est de l’humanisme ».

Puis vient le tour de Djemila Benhabib, sujet de controverse au sein de la scène politique québécoise. Peu importe ses origines mi-algériennes, mi-chypriotes : elle se considère sans retenue comme Québécoise. Candidate à Trois-Rivières lors des élections générales de 2012, elle est victime de commentaires xénophobes venant du maire de la ville de Saguenay, Jean Tremblay. Pour Génération Nationale, il n’y a pas de doute : c’est la raison principale de son échec. Depuis, elle est une icône pour tout nationaliste, exemple d’un Québec multiethnique… pas multiculturel !

Et les jeunes alors ?

Le 82 Sherbrooke Ouest est rempli à bloc et les discussions vont bon train. Armés d’une bière d’une main et de chips de l’autre, jeunes comme vieux parlent des prodiges et ratés du parti au pouvoir, le Parti Québécois (PQ) ainsi que des problèmes de société qui ne seront réglés « qu’une fois l’indépendance accomplie ».
À croire que le conservatisme chez les jeunes Québécois devient une nouvelle vague. Encore sous le choc de l’inaptitude, à leurs yeux, de l’ancien gouvernement libéral, beaucoup d’étudiants universitaires et de jeunes entrepreneurs semblent avoir décidé de prendre leur avenir politique en main.
C’est peut–être la raison pour laquelle un élève de l’Université de Montréal (UdeM) est là ce soir, ayant entendu parler de Génération Nationale pour la première fois plus tôt dans la journée. Pour lui, « les gens commencent à se mettre ensemble. […] Tous se soudent pour aller de l’avant ». Seul hic : la souveraineté n’est pas encore, à ses yeux, la réponse la plus adéquate aux problèmes du Québec.


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