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Course à la chefferie libérale

Le Parti Libéral du Québec est à la recherche d’un nouveau chef

Un débat opposant les trois candidats à la succession de Jean Charest à la tête du Parti Libéral a eu lieu dimanche dernier, le 20 janvier.

Depuis la démission de Jean Charest après la défaite du PLQ aux dernières élections, le plus vieux parti du Québec est à la recherche d’un nouveau chef. L’ancien Premier ministre a occupé ce poste pendant quatorze ans au cours desquels il a dirigé le gouvernement provincial durant trois mandats consécutifs, de 2003 à 2012. Jusqu’à présent, le PLQ est le seul parti au Québec ayant en tout temps soit formé le gouvernement provincial, soit son opposition officielle. La manière dont celui-ci va rebondir suite à l’échec de septembre attire donc naturellement une grande attention de la part des médias et du public.

Le débat qui s’est déroulé ce dimanche à Québec est le deuxième d’une série de cinq, et visait à répondre à la question : « Comment mieux gouverner ? ». Les trois candidats toujours dans la course, Raymond Bachand, Pierre Moreau et Philippe Couillard, ont dû répondre à des questions portant sur de nombreux sujets, allant de thématiques traditionnelles comme le fédéralisme et l’avenir du Québec à d’autres qu’on peut juger plus conjecturelles, tels la Commission Charbonneau ou le code d’éthique du PLQ.  Des questions plus personnelles ont été adressées aux trois hommes, comme « Est-ce que vous êtes intègre ? » ou « Est-ce qu’on peut vous faire confiance ? », signalant une crise de confiance des citoyens face à la classe politique.

L’animatrice a ensuite demandé aux candidats comment ils comptaient renverser « la tendance de désabusement ancrée au Québec depuis plusieurs années ». Sur ce sujet, les candidats se sont accordés sur la nécessité de la création d’un code d’éthique pour le parti. Tout au long du débat, l’image ternie du PLQ, notamment en raison des nombreuses crises vécues sous le gouvernement de Jean Charest s’est faite sentir comme étant un enjeu important dans la course à la chefferie.

Le fédéralisme était également un thème clef du débat. Dans son introduction, Raymond Bachand a souligné que le PLQ était le seul parti de la province prônant l’appartenance au Canada. Selon Philippe Couillard, « il n’y a pas de choc de valeur irrémédiable entre le Québec et le Canada », argumentant ainsi en faveur du fédéralisme. Pierre Moreau, lui, a mentionné les exemples de la Suisse et de l’Allemagne pour illustrer les bienfaits de ce système politique. De plus, les trois prétendants ont insisté sur l’importance de promouvoir et de défendre les intérêts du Québec au sein du Canada. La question nationale n’a donc pas été source de division entre les trois politiciens, qui se positionnent similairement face à cet enjeu récurrent de la scène politique québécoise.

Les trois prétendants au titre ne sont pas des étrangers de la politique québécoise, ayant tous les trois occupé des postes de ministre auparavant. Raymond Bachand, ex-ministre des Finances, Pierre Moreau, ex-ministre des Transports et Philippe Couillard, ex-ministre de la Santé, sont des figures connues  des partisans libéraux québécois. Ce dernier est le seul à ne pas avoir fait partie du gouvernement Charest des quatre dernières années. Il s’agit sans doute là d’une position avantageuse pour Philippe Couillard qui échappe ainsi à l’image négative dont souffrent les politiciens associés au précédent Premier ministre.

Il reste encore trois débats en attendant le Congrès à la chefferie des 16 et 17 mars, lors duquel 3 000 délégués libéraux choisiront le successeur de Jean Charest.


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