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Les Tutus, c’est pour les filles

La comédie musicale de Broadway pas à Montréal.

Lorsque nous entendons les mots « comédie musicale » et « Broadway », nous avons tendance à nous imaginer un phénomène éloigné et pour lequel il faut nous rendre à New York ou à Londres pour le vivre. Rien n’est moins vrai. Au cours des six derniers mois seulement, la Place des Arts de Montréal a eu la chance d’accueillir deux comédies musicales fraîchement sorties des salles de répétition de la Grosse Pomme : Wicked et Billy Elliot.
Les portes de la salle Wilfrid-Pelletier s’ouvrent et la foule commence à prendre place pour la première de Billy Elliot, comédie musicale lauréate de dix Tony Awards et souvent considérée comme l’une des meilleures comédies musicales présentées en ce moment à Broadway. La foule est pleine d’artistes et de personnalités québécoises qui n’auraient pour rien au monde manqué cet événement.

L’art de la grève
Les basses et les baritons se joignent aux voix cristallines de jeunes filles d’une dizaine d’années pour nous raconter l’histoire de Billy Elliot, fils de mineur, alors qu’il découvre sa passion pour la danse. Les événements se déroulent dans une petite ville d’Angleterre, au milieu des années 1980 alors que la grande grève des mineurs britanniques fait rage. Cet agencement de voix fort inhabituel est cependant très réussi et nous transmet à la fois les difficultés et la violence de la grève et le bonheur de danser.
Les fortes tensions politico-sociales qui se dégagent de l’histoire contrebalancent le kitch qu’évoque la seule histoire de Billy. L’histoire se veut entre autres une critique des politiques sociales et économiques de Margaret Thatcher ; l’une des chansons lui est dévouée avec comme phrase thème : « Merry Christmas Maggie Thatcher, it’s one day closer to your death ».

« If you wanna be a dancer, dance »
La comédie musicale bouscule les stéréotypes de la société occidentale. Elle touche entre autres aux difficultés ressenties par les jeunes danseurs et par les jeunes garçons désirant revêtir des vêtements « pour femmes ».
Moins dans son contenu que dans son traitement, elle s’attaque aussi au carcan entourant la masculinité ; malgré leurs accoutrements de mineurs et leurs « chiennes de travail », le chœur d’hommes chante, danse et plus encore, danse des claquettes !

13 ans et si talentueux
En cette soirée de première montréalaise, nous avons droit à la performance du jeune Noah Parets. Âgé d’à peine 13 ans, notre étonnement et admiration face à sa performance en chant et en théâtre autant qu’en danse va en augmentant au fur et à mesure que le spectacle avance. Autant ses trente pirouettes consécutives que sa capacité à maîtriser un grand nombre de styles différents malgré son jeune âge donnent à sa prestation un caractère unique et nous laissent ébahis.
Après 8 représentations à la Place des Arts, le casting de Billy Elliot reprend la route vers sa prochaine représentation qui débute aujourd’hui, le 15 janvier, à East Lansing au Michigan.


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