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Assurance santé : mirage des réfugiés ?

GRIP-McGill met la lumière sur les problèmes reliés à une réforme dans le système de l’assurance santé aux réfugiés.

Une réforme dans le système d’assurance santé accordé aux réfugiés précarise la situation des immigrants. Le GRIP-McGill (Groupe de recherche d’intérêt public du Québec à McGill) décide de mettre en lumière les nombreux problèmes que cette nouvelle régulation entraîne. 

Le 8 novembre sur le campus a eu lieu une conférence sur les coupures aux frais de santé aux réfugiés arrivant au Canada. Cet événement a été organisé par le GRIP-McGill, une organisation gérée par des étudiants et à but non lucratif qui agit dans les domaines de la recherche, de l’éducation et de la justice sociale. Bien que le GRIP-McGill soit davantage concerné par des problèmes liés à la communauté mcgilloise ou montréalaise, cette conférence visait à parler des effets d’une décision fédérale. 

Le 30 juin dernier, le ministre canadien de la Citoyenneté, de l’Immigration et du Multi-culturalisme, Jason Kenney, annonçait des coupures dans le PFSI (Programme fédéral de santé intermédiaire). Ce programme d’assurance maladie « fournit une protection de soins de santé, limitée et temporaire, aux personnes protégées qui ne sont pas admissibles aux régimes de soins de santé provinciaux ou territoriaux et où une réclamation ne peut être faite en vertu d’une assurance maladie privée », explique le site web servicecanada​.gc​.com. Avant le 30 juin, l’assurance maladie complète était accessible à tous, y compris aux réfugiés dont le droit d’entrée à été refusé. 

Autant dire que de telles coupures dans ce programme précarisent la situation des réfugiés et les mettent en danger. « Le Canada, n’est pas un pays aussi ouvert qu’il ne le paraît », affirme l’un des quatre intervenants. En réduisant l’argent versé au PFSI, l’assurance maladie accordée aux réfugiés (qu’ils soient demandeurs d’asile ou réfugiés réinstallés), au nombre de 20 000 par année au Canada, est réduite au minimum : peu de médicaments, de consultations ou d’opérations médicales de toutes sortes sont remboursés. « Les réfugiés sont déjà à leur arrivée suffisamment pauvres financièrement pour qu’on les laisse jouer à la roulette russe avec leur vie », remarque le même intervenant. 

La conférence a commencé vers 18 heures. Une trentaine de personnes étaient présentes, en grande majorité des étudiants, plusieurs d’entre eux effectuant des recherches sur le sujet. Un grand nombre également faisaient partie du GRIP-McGill. La conférence a été ouverte par une rapide présentation par la directrice du GRIP-McGill qui a rapidement introduit quatre intervenants. Une première présentation a été effectuée par une professeure de sociologie à McGill, dans laquelle elle a rappelé le contexte de la réforme du PFSI et ses ambiguïtés administratives. Elle critique fermement l’attitude du gouvernement qui perpétue une logique du type « nous, Canadiens » contre « eux, étrangers» ; en effet, les médicaments et traitements remboursés par le PFSI sont ceux qui concernent des maladies potentiellement dangereuses et transmissibles vers les Canadiens.
Les deux intervenantes suivantes ont rappelé l’aspect matériel et médical d’une telle réforme : face au manque de locaux offrants des soins aux réfugiés, des cliniques bénévoles ont été créées pour aider ceux qui n’ont pas accès à l’assurance complète. 

Le dernier intervenant, un médecin et activiste, s’est davantage penché sur les différentes manières d’expliquer ces coupures (historiquement et politiquement). Les politiques conservatrices canadiennes auraient, au fil des années, marginalisé le statut des immigrants. 

Différentes manières de s’opposer à cette nouvelle mesure existent : une pétition écrite, qui rassemble déjà une centaine de voix, était disposée à la sortie de la salle et tous étaient invités à la signer. Elle serait envoyée au ministre dans le but de clarifier cette réforme. Un site tumblr a également été mis en place sur lequel on peut montrer son engagement à la cause. La présentation s’est terminée par un échange d’idée et des questions posées aux intervenants. Alors que tous quittaient la salle, aux alentours de 20 heures, les organisateurs se réjouissaient de voir que la pétition avait gagné une trentaine de voix supplémentaires.


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