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Les pierres roulent ici et là

Mélodieuse prophétie

Il y a des moments où le mal du pays se fait sentir et, pour des raisons pas toujours perceptibles, aux yeux d’autrui. Par exemple, lorsque Mick, Keith, Charlie et Ron (The Rolling Stones) décident subitement d’organiser un petit concert surprise dans une salle du XIXe arrondissement parisien. Première apparition musicale pour les quatre compères depuis 2007 et une initiative bien rodée. Les places, vendues pour une somme dérisoire, sont liquidées en une heure à peine pour un concert majestueux au Trabendo. Durant une petite heure, Mick a prouvé encore une fois qu’il était le seul du quatuor à pouvoir revendiquer une énergie scénique plus que convenable. Son fameux déhanché a d’ailleurs eu un grand effet sur un public comblé à la sortie du spectacle. Il y a sûrement dans cette initiative une volonté de rajeunir pour les Stones qui n’ont assurément plus l’habitude de jouer dans des salles d’une capacité de 350 personnes et pour la modique somme de 15 euros. Non, ils n’ont pas perdu la tête et j’en tiens pour preuve qu’ils ont joué quatre jours plus tard, à quelques mètres de là, pour un millionnaire français à qui cela à du coûter plus d’un bras. Quand on aime, on ne compte pas.
Toutefois, nous ne serons pas en reste ici puisque le plus grand poète folk du XXe siècle s’invite à Montréal. Bob Dylan (Centre Bell, 16 novembre), 71 bougies et une aura (presque) intacte, viendra ensorceler nos oreilles avec sa six cordes et ses chansons emblématiques dont « Like a Rolling Stone » qu’on ne présente plus. C’est là une chance qu’il faut saisir pour pouvoir affirmer fièrement dans quelques années à notre marmaille que nous y étions, que nous avons vu Robert Allen Zimmerman en personne.
Néanmoins, si les droits d’entrée peuvent être trop dispendieux pour la majorité de nos porte-monnaie étudiants, pas de soucis, il y a plein d’autres choses à voir.
Bernard Adamus (Club Soda, 9 novembre), un bluesman polono-canadien à l’apparence pour le moins intrigante investit le boulevard Saint-Laurent en ce début de mois. Accompagné de son harmonica et de sa Dobro, ses compositions peuvent paraître « dylanesques » à certains. Une poésie dans le verbe accompagné par une instrumentation sobre mais très efficace. Le genre de musique qui reste dans la tête et qu’on siffle gaiement sous la douche. En revanche, je dois avouer mieux comprendre l’anglais de Bob que le français de Bernard, teinté d’un accent québécois très prononcé. Honte à moi, êtes-vous sûrement en train de vous dire, à raison… Ça viendra avec le temps mais pour l’instant je requiers encore les paroles écrites pour être en possession de tous mes moyens d’appréciation.
Trois jours plus tard, il va falloir gravir cette même rue pour déguster la pop distinguée des Fresh & Onlys (Casa del Popolo, 12 novembre) qui présentent leur nouvel album Long Slow Dance, soit LSD. Cet opus consiste en un mélange subtil entre les principaux ingrédients musicaux des 60’s et des 80’s, variant de chanson en chanson. On peut passer ici d’une ballade lente et douce, ornementée de chœurs langoureux à un morceau extrêmement nerveux au niveau des arrangements. Le meilleur rapprochement que je conçois est un croisement « hipsterisé » entre une version anglophone d’Indochine et des Kinks
Pour le reste, je vous laisse entre les bonnes mains du festival M pour Montréal qui prend place dans diverses salles de la ville du 14 au 17 novembre. On y retrouvera des jeunes artistes en devenir comme le rappeur alternatif Cadence Weapon (Il Motore, 17 novembre), qui dépoussière le genre en prenant à contrepied le Gangsta Rap devenu mainstream. 


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