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Le maire Tremblay démissionne

Après quelques jours de repos, Gérald Tremblay annonce sa décision de quitter la mairie de Montréal.

Le lundi 5 novembre vers 19h, Gérald Tremblay a convoqué la presse pour annoncer sa démission. Il a clamé son innocence et réitéré qu’il n’avait jamais été informé de la corruption au sein de son parti.

« Je souhaite ardemment qu’un jour on reconnaisse que je me suis battu, très souvent seul, contre ce système, cette collusion et cette corruption qui, pourtant, selon les révélations de la commission Charbonneau, existaient depuis au moins 1988 », a déclaré le maire. Gérald Tremblay était absent de l’hôtel de ville depuis jeudi dernier.

« Le maire de Montréal a décidé de prendre quelques jours de repos. Il sera de retour à l’hôtel de ville lundi. » C’est en ces termes que l’attachée de presse du maire sortant de Montréal, Martine Painchaud, avait expliqué l’absence de M. Tremblay à plusieurs événements publics. Quelques jours plus tôt, un ancien organisateur d’Union Montréal (le parti de Gérald Tremblay), Martin Dumont, avait affirmé devant la commission Charbonneau que le maire Tremblay était au courant du financement illégal de son parti.

L’ancien maire était plus isolé que jamais. Après les partis de l’opposition à la ville de Montréal, c’était au tour des rédacteurs en chefs du journal La Presse et The Gazette de demander sa démission. Louise Harel, chef de Vision Montréal, et Richard Bergeron, à la tête du parti Projet Montréal, avaient exigé sa démission depuis le 1er octobre dernier. Le mécontentement s’était aussi étendu aux maires des banlieues, quinze d’entre eux ayant décidé de boycotter une réunion portant sur le budget 2013.

Le 30 octobre, Martin Dumont avait allégué que le parti tenait deux comptabilités différentes : une légale et une autre illégale. Il a aussi affirmé que de nombreux entrepreneurs lui auraient remis des pots-de-vin pour le parti. Immédiatement après, Union Montréal a demandé à la commission Charbonneau de laisser témoigner plusieurs de ses employés ainsi que le maire.

« Je ne veux pas me cacher, je ne veux pas vous donner l’impression que j’ai quoi que ce soit à me reprocher, j’ai la conscience en paix », avait déclaré le maire aux journalistes le 1er octobre, immédiatement après le témoignage de Lino Zambito mettant aussi de la pression sur Union Montréal.

L’ancien entrepreneur avait allégué devant la commission Charbonneau que 3% du montant des contrats de construction à Montréal allaient directement dans les caisses d’Union Montréal. Le conseil municipal a maintenant 30 jours pour nommer un nouveau maire jusqu’aux prochaines élections, qui se tiendront dans moins d’un an. La commission a quant à elle suspendu ses travaux jusqu’au 12 novembre.


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