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Commission Charbonneau : la mafia omniprésente

La Commission Charbonneau devrait faire la lumière sur la construction du CUSM.

Le détective Miko Amato a révélé vendredi dernier à La Presse Canadienne le nouveau visage de la mafia : celui de la légalité. Ce policier a 25 ans d’expérience et selon lui, la mafia ne serait plus ce qu’elle était. La mafia d’aujourd’hui s’expose au grand jour. Elle est partout : non seulement dans les entreprises de construction et d’excavation, mais aussi dans les pâtisseries, restaurants ou centres de jardinage – peu importe, tant qu’il y a de l’argent à faire et à blanchir. Les membres du crime organisé se dissimulent parmi nous en revêtant un costume d’homme d’affaires commun. Autre fait intéressant soulevé par monsieur Amato : le mafioso moderne tend à s’attirer la sympathie de la population. Pour éviter d’attirer l’attention policière sur lui, le mafieux d’aujourd’hui s’implique dans des organismes communautaires, fait des dons à des centres de charité, finance des écoles ou encore investit quelques heures par semaine pour entraîner une équipe sportive quelconque. La mafia moderne s’est ainsi tranquillement et sournoisement infiltrée dans les communautés québécoise et ontarienne où elle a pris le visage de la corruption publique. 

Il semble que cette mafia est active à McGill, dans le projet du Centre Universitaire de Santé McGill (CUSM) en particulier. Ce projet, mené en partenariat public-privé (PPP) entre l’organisme gouvernemental Infrastructure Québec et la firme de génie conseil SNC-Lavalin, mènera à la construction finale de trois hôpitaux sur le site Glen. Le contrat en PPP stipule que le gouvernement assumera 45% des frais totaux engendrés par la construction du CUSM, tandis que la firme SNC-Lavalin recevra 1,3 milliard de dollars – échelonnés sur 30 ans – pour sa construction et son entretien. Connaissant les antécédents de corruption de la firme de génie conseil, notamment dans le projet de construction d’un pont au Bangladesh (un projet de 1,2 milliard de dollars canadiens source) ou encore dans les relations controversées entre l’ancien vice-président de SNC et le clan de l’ancien président libyen Mouammar Kadhafi, l’Unité Permanente Anti-Corruption (UPAC) source a tout lieu s’inquiéter. Le CUSM a fait l’objet d’une perquisition de l’UPAC mardi dernier : une première en tant que telle auprès d’un organisme gouvernemental. Bien que le CUSM ait avoué avoir collaboré au meilleur de ses connaissances, l’UPAC a révélé à Radio-Canada qu’il y aurait de possibles arrestations à venir au cours des prochaines semaines dans ce dossier qu’elle qualifie de très important. 


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