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Le Québec en affiches

À L’Écomusée du fier monde, l’exposition d’affiches « Les murs murent ! » raconte les mouvements sociaux québécois.

La collection d’affiches de François-Guy Touchette témoigne de la diversité des mouvements populaires du Québec des années 1960, 1970 et 1980. Certaines affiches datent aussi de la fin de la Première Guerre Mondiale, enjoignant les travailleurs à participer à l’effort de guerre en donnant une partie de leur salaire. Ceci offre un contraste remarquable avec la grande majorité des affiches illustrant des revendications sociales et populaires. 

Après le mouvement étudiant et le « printemps érable » de l’an dernier, où l’on avait pu assister à une production effrénée d’affiches et de slogans, les affiches des mouvements étudiants des années 1970 semblent ternes. Moins hautes en couleur que celles de 2012, ces affiches sont dans le ton de l’époque ; monochromes et avec des illustrations très simplifiées. Pourtant, en rassemblant ainsi ces affiches, l’exposition accentue la similarité qui existe entre les étudiants d’alors et ceux d’aujourd’hui.

Notamment, quelques affiches soulignent le combat des étudiants pour une meilleure accessibilité à l’université pour les francophones, alors que Montréal ne comptait qu’une seule université francophone et deux universités anglophones.

On peut aussi découvrir la première génération d’affiches de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) avec le logo qu’on lui connaît encore aujourd’hui. En plus d’appeler ses membres et la population à faire la grève en de nombreuses occasions, la CSN a su utiliser l’art de l’affiche pour se positionner sur des questions politiques. Sur ses affiches, on retrouve, entre autre, le refus d’un budget provincial et un appel pour ses membres à se positionner quant au référendum sur la souveraineté du Québec, en 1980. L’exposition de toutes ces affiches, les unes à côté des autres, montre l’implication de la CSN auprès de ses membres et son désir d’obtenir le soutien des citoyens dans ses actions de grèves et de boycott. 

La collection de François-Guy Touchette compte aussi de nombreuses affiches reliées aux mouvements féministes. Par exemple, une affiche de 1983 dénonce la violence faite aux femmes. Cependant, ce sont les affiches annonçant la Journée Internationale des Femmes, le 8 mars, qui retiennent le plus l’attention. Les illustrations présentent des combattantes défendant leurs droits, brandissant des pancartes, manifestant et clamant leurs revendications haut et fort. En effet, ces affiches témoignent de la demande des femmes, notamment en 1971, d’avoir accès à l’avortement de façon « libre, gratuite et sur demande ». 

Cette collection d’affiches prouve que les mouvements populaires et la conscience sociale des québécois ne date pas du printemps dernier. Que ce soit des mouvements de solidarité dans des quartiers comme Hochelaga-Maisonneuve ou des groupes en faveur d’un état socialiste, l’exposition mise en place par l’Écomusée du fier monde présente un héritage dont les mouvements d’aujourd’hui peuvent s’inspirer.


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