Aller au contenu

Le bon plan pour les tympans

Avez-vous déjà rencontré un imbécile heureux persuadé de détenir une expertise toute particulière par rapport à un certain domaine ?

Quoi qu’il en soit, voilà qui est fait, puisque la musique et moi-même formons cette paire précieuse. Beaucoup d’individus m’ont pris, me prennent et me prendront pour un cuistre pseudo-mélomane, mais je dénigrerai toujours un tel débat, qui n’a pas lieu d’être.

Comme une Moïse des temps modernes, je vais tenter d’écarter une mer plus rouge que jamais et infestée de créatures plus horripilantes les unes que les autres. Je ne parle pas du grand blanc ou du Zambèze, qui ont pour habitude de longer les côtes pacifiques, mais d’une espèce bien plus coriace, façonnée par un monde qui n’en finit pas de miser sur l’argent plutôt que sur le talent. Citer des noms serait bien inutile, car le sujet est tellement subjectif. De plus, je refuse catégoriquement de m’attarder sur des spécimens de pollution sonore. En revanche, il semble impératif de rappeler que la bêtise humaine en arrive à subventionner la prolifération de tubes sans cœur ni âme alors que les vrais artistes sont souvent laissés sur la touche. Je m’élève ; je me fais l’avocat de ces pauvres soldats qui résistent à l’appel de la prostitution musicale et je vous prie de me suivre dans cette démarche.

Pour soutenir ma cause, je vais tenter de vous guider vers la terre promise de la mélodie en vous indiquant, toutes les deux semaines, la ou se trouve le Graal symphonique. Cette initiative est née suite a une mure réflexion me laissant à penser que les articles musicaux étaient trop souvent portes sur les concerts passés et pas assez sur les tueries a venir. En effet, il me paraît plus sage de vous faire jouir que de vous faire regretter…

Avec un festival qui débute le 19 septembre et dont le rideau tombera le 23, la sélection de cette semaine fut quelque peu ardue. Pop Montréal nous amène des fraicheurs peu connues, mais qui valent, pour la plupart, plus qu’un détour. Je pense notamment a Wild Nothing (Il Motore, 19 septembre), de la pop rêveuse issue de l’imaginaire loufoque d’un Jack Tatum seul aux commandes. Le genre de musique qui ferait planer un éléphant. Le lendemain, rendez-vous dans une boutique pour Goose Hut (Citizen Vintage, 20 septembre), un groupe d’électro-pop local. Ayant gouté a leur performance il y a quelques mois, ce trio ne m’a pas seulement interpelé par sa musique, mais aussi par l’intensité du chanteur. Pour une fois, je n’étais pas le plus cuit de la salle. Êtres romantiques et amoureux, le 23 c’est Ben Howard (Métropolis, 23 septembre). Ce Grand-Breton de 24 ans fera de votre bras un hérisson géant avec son folk, combinant les atouts de Jack Johnson et de Damien Rice. L’avant-dernier concert que je vous propose en ce mois de septembre assouvira vos rêves d’Amérique profonde. Du bluegrass progressif dispensé par les Punch Brothers (Théâtre Corona, 27 Septembre), qui ont le don de rendre ce genre plus accessible au grand public. Nous finirons avec une voix féminine, celle de la désormais célèbre Beth Dito. En effet, Gossip (L’Olympia de Montréal, 30 Septembre) prendra d’assaut la belle province avec son Indé et son audace. 

Vous voilà servis, allez prêcher la bonne parole, la sphère musicale montréalaise vous en sera reconnaissante.


Articles en lien