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Et la grève dans tout ça ?

L’élection du PQ a laissé entrevoir la fin de la grève étudiante. Mais la session est encore incertaine.

Rappel des faits
Si la rentrée à McGill s’est déroulée sans embûches, il n’en a pas été de même pour toutes les universités québécoises. La loi 12 (anciennement le projet de loi 78), qui prévoyait le retour normal en cours des étudiants au mois d’août n’en a pas empêché un certain nombre de continuer de manifester et de bloquer l’accès aux cours. Malgré l’interdiction stipulée par l’article 14 «[d’]entraver l’accès d’une personne à un lieu où elle a le droit où le devoir d’accéder […]», plusieurs groupes d’étudiants ont fait comprendre qu’ils souhaitaient poursuivre le combat. À l’Université de Montréal et à l’UQÀM, plusieurs cours ont donc été perturbés, et la police est intervenue pour disperser les étudiants. Pierre Billon, professeur en études cinématographiques à l’UdeM, a noté « un grand chaos » lors des premiers jours après la rentrée. Il ajoute avoir donné des cours à des classes « de deux ou trois étudiants seulement ».

Cependant depuis mercredi, le lendemain des élections, on a pu observer un relatif retour au calme. Le Parti Québécois (PQ) de Pauline Marois, élu mardi soir, a en effet promis l’annulation de la hausse des droits de scolarité et l’abrogation de la loi 12, une démarche qui sera appuyée par Québec Solidaire. Cette semaine, un certain nombre d’associations étudiantes devaient tenir des assemblées générales pour déterminer la suite de leur plan d’action. La majorité a décidé de reprendre les cours. Ainsi l’Association Facultaire Étudiante des Sciences Humaines (AFESH) de l’UQÀM affiche sur son site internet « qu’aucune proposition de grève générale illimitée n’a été adoptée ». Pour les étudiants de ce département, « les cours vont [donc] se poursuivre [normalement]». Les étudiants en anthropologie à l’Université de Montréal ont également décidé qu’ils retourneront sur les bancs d’école, bien qu’ils aient annoncé le 27 août dernier qu’ils «[seraient] en grève jusqu’au 11 septembre ». D’autres associations comme l’AEEHAUM – Association des Étudiants et Étudiantes en Histoire de l’Art de l’Université de Montréal – ont pris la même décision, et certaines doivent encore tenir des assemblées générales dans les prochains jours.

Une session qui reste incertaine
Le 8 septembre, La Presse rapportait les propos de Martine Desjardins, suite à l’annonce du PQ d’annuler la hausse : la présidente de la Fédération Étudiante Universitaire du Québec (FEUQ) déclarait voir là « la fin d’un long conflit ». 

Mais la question n’est pas totalement réglée ; on n’est pas encore revenu à une situation complètement normale. La CLASSE affiche sur son site Internet qu’elle « accueille avec prudence l’élection d’un gouvernement minoritaire péquiste », et que « certaines questions […] demeurent en suspens ». Plusieurs associations étudiantes ont également voulu montrer qu’elles ne comptaient pas tout de suite mettre un point final à cette grève. L’AFESH, mentionnée plus haut, déclare avoir « voté [une] grève le 22e jour de chaque mois jusqu’à satisfaction de [ses] revendications ». Une journée de manifestation nationale est prévue pour le 22 septembre, un événement auquel participeront de nombreuses associations étudiantes. 

Ces éléments laissent donc penser que cette grève a laissé des traces qu’une simple élection ne pourra balayer du revers de la main. Par ailleurs, l’UdeM a annoncé vendredi l’annulation de huit cours (en anthropologie et sociologie) pour cette session de rattrapage. Une décision qui ne passera pas inaperçue et qui risque de faire des mécontents. Toujours est-il que la session ne pourra pas se conclure sereinement.


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