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Le budget de l’équilibre

Le ministre des Finances a dévoilé son budget pour l’année 2012–2013, un budget qui s’ancre dans la continuité.

Photo: Creative Commons

Mardi, le 20 mars dernier, le ministre des Finances du Québec, monsieur Raymond Bachand, a déposé le budget de l’État québécois pour 2012–2013. Comme il l’avait lui-même souligné la veille, ce budget reste dans la continuité du plan de retour à l’équilibre budgétaire qui est fixé pour l’exercice financier 2013–2014.

Le Délit s’est intéressé aux mesures touchant les prochaines générations même si le budget touche vraisemblablement l’ensemble des secteurs d’activités, notamment par des investissements massifs en environnement et développement durable, ainsi qu’en tourisme.

La création de richesse en ligne de mire

Photo : Creative Commons
Dans un premier temps, le budget met l’accent sur le développement économique. En fait, monsieur Bachand relance le concept d’État-investisseur par lequel le gouvernement du Québec investit des sommes importantes dans le développement et l’exploitation de nos richesses naturelles afin de mieux financer nos services publics et rembourser la dette.

Au niveau de la dette, le budget met l’accent sur le Fonds des générations qui se veut l’outil qui permettra de réduire le fardeau de la dette pour les prochaines générations. Avec ce fonds, le gouvernement prévoit rembourser 25% de la dette en 2025. Dans son budget, le ministre des Finances annonce qu’à partir de 2013–2014, le Fonds des générations recevra davantage de fonds : 1 milliard de dollars en 2013–2014, 1,6 milliard l’année suivante et jusqu’à 2,5 milliards en 2016–2017.

Monsieur Bachand a également annoncé que les permis de recherche de pétrole et de gaz seront mis aux enchères et que 25% des sommes provenant des ventes aux enchères des permis de recherches d’hydrocarbures seront versés au Fonds des générations.
De plus, le budget fait mention d’une augmentation de la contribution du gouvernement au plan de financement des universités de 293 millions de dollars d’ici 2016–2017.

Aussi, afin d’accroître l’attraction et la rétention en régions de diplômés des niveaux collégial et universitaire, le gouvernement augmente le maximum cumulatif du crédit d’impôts pour les nouveaux diplômés de niveau collégial et universitaire de 8 000 dollars à 10 000 dollars.

Parallèlement, le gouvernement annonce la reconduction du Fonds d’initiatives autochtones pour les cinq prochaines années, son enveloppe augmentant à 135 millions de dollars. Des enveloppes spécifiques seront consacrés aux femmes autochtones ainsi qu’aux jeunes entrepreneurs.

Un budget de la continuité
Par ailleurs, le gouvernement lance aussi un grand chantier tant au niveau du tourisme qu’en culture. L’enveloppe du Fonds du patrimoine culturel québécois est notamment augmentée de 60 millions de dollars. Ainsi la contribution du gouvernement sera haussée de 5,5 millions de dollars par an.

Finalement, le budget de monsieur Bachand annonce notamment un investissement de 180 millions de dollars dans la construction de 3 000 logements sociaux, communautaires et abordables. De plus, le plan de lutte contre la pauvreté a été renouvelé jusqu’en 2014–2015 ; c’est 7,1 milliards de dollars qui iront dans la lutte contre la pauvreté dont 2 milliards pour l’indexation des prestations d’assistance sociales et 1,25 milliard chacun pour la prime au travail et le Soutien aux enfants.

Bref, ce budget est un budget sans hausse de taxe ni d’impôt, mais sans investissements majeurs compte tenu des temps de reprise économique et de restrictions budgétaires, notamment au niveau des programmes dont la croissance des dépenses est limitée à un maximum de 3%. Le ministre des Finances garde le cap sur l’équilibre budgétaire pour l’horizon 2013–2014.

Les oppositions réagissent
À l’Assemblée nationale, le Parti Québécois a réagi à ce budget par le biais de son critique en matière de finances, Nicolas Marceau : « C’est un petit budget rempli de petites mesures, mais les plus gros défis sont ignorés ; il n’y a rien pour le décrochage scolaire, rien non plus pour l’accessibilité à un médecin de famille et la dette gonfle à vue d’œil. » Du côté de la Coalition Avenir Québec, qui n’est pas officiellement reconnue comme un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale, le député de Shefford, François Bonnardel a martelé que « plus que jamais le Québec doit s’attaquer à sa dette publique s’il veut laisser aux générations futurs une marge de manœuvre nécessaire pour financer les missions essentielles de l’État. »

Pour conclure, l’Assemblée nationale débattra la motion formulée par le ministre des Finances à la fin de son discours, soit que l’Assemblée nationale approuve la politique budgétaire du gouvernement.


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