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JO : L’expulsion tranquille avant la tempête

La ville de Londres, c’est une entreprise –en anglais « the City of London Corporation»– et ces Jeux Olympiques, ce sont les propriétaires qui veulent en profiter.

À Londres, en ce moment, le silence avant la tempête n’est pas si calme. Mon frère, Matt, est étudiant en droit et habite Londres. Il ne s’inquiète pas. « La chose principale aujourd’hui est que les gens s’inquiètent que le métro ne fonctionne pas », dit-il.

Il avait cependant une inquiétude lui-même : qu’au début des Jeux (le 27 juillet), nous verrions un exode depuis Londres. Avec des millions de touristes qui viennent à Londres pour deux semaines, les gens veulent sous-louer leurs appartements pour cinq ou dix fois la somme régulière. Dans une ville avec des loyers élevés –j’ai habité dans le nord-est de Londres l’été passé, dans une chambre avec mon frère, et nous avons payé 160 livres sterling (250 dollars) chaque semaine– la hausse de loyer avait deux effets : des résidents vont sous-louer des propriétés pour des profits immenses, et des résidents vont être expulsés.

« Des touristes riches vont entrer pour les Jeux Olympiques et les gens sous-louent ces propriétés à tarif plus élevés que ce qu’ils payent chaque semaine pour profiter », me dit Matt.

En général, ce sont les riches qui sous-louent aux riches. Des exemples : un appartement penthouse aux environs de Hyde Park (l’autre côté de Londres du parc Olympique) est à louer pour 75 000 livres sterling par semaine (118 000 dollars); le joueur de football retraité Sol Campbell loue sa maison dans Chelsea au même tarif ; mais la gagnante c’est une maison de sept chambres dans Mayfair à 100 000 livres sterling par semaine (157 000 dollars), un record pour la ville.

Matt habite dans un logement temporaire dans l’est de Londres à dix minutes du parc Olympique. Il a expliqué que son loyer va augmenter (mais il ne sait pas de combien) et il va déménager.

« Parce que c’est temporaire, [les propriétaires] peuvent l’augmenter quand ils veulent. Ils ont besoin de me donner deux semaines de préavis seulement. Un propriétaire normal ne peut pas le faire », m’a dit mon frère.

Mais les propriétaires n’augmentent pas seulement les loyers. Certains commençaient à expulser leurs locataires dès février. Antonia Bance, de l’ONG de logement britannique « Shelter » a dit à msnbc​.com que « des agents immobiliers écrivent des clauses dans les contrats disant qu’il est possible d’habiter là à l’exception de cette période [pendant les Jeux Olympiques].»

David Brown a décrit son contrat, qu’il a signé en octobre, à msncbc​.com. L’agent immobilier disait à Brown que, s’il ne déménageait pas avant le 15 juillet, le loyer augmenterait de 3 000 livres sterling (4 700 dollars) chaque semaine, un tarif « pénalité ». « Actuellement, je suis en train de décider de prendre un travail au Japon » pour enseigner l’Anglais, a‑t-il dit à msnbc​.com.

Les autres crises
La crise de logement n’est pas la seule crise des Jeux Olympiques. Voici, une courte liste : des patients et la livraison de matériel sanguin bloqueraient la circulation, le matériel de vaccination contre l’anthrax et la variole est bas et a besoin d’être refourni pour parer à une éventuelle attaque biologique. Londres a peur d’une urgence de santé publique parce que les touristes et athlètes apporteraient des maladies et le médecin de l’équipe Olympique de Grande-Bretagne a dit à l’équipe de ne pas serrer de mains. Finalement, le sud-est de l’Angleterre serait déclaré zone de sécheresse.


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