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J’en ai marre

J’en ai marre de l’arrogance de mon gouvernement.

J’en ai marre du je‑m’en-foutisme persistant à l’égard de ma province. J’en ai marre de la façon dont il prétend me représenter, sans pour autant parler ma langue. Pas celle de Tremblay ou de Nelligan ; plutôt celle du respect de l’environnement, de la promotion de la paix, de l’ouverture d’esprit, de la liberté et de l’égalité.

Un dégoût profond s’empare de moi lorsque j’apprends être le dernier point à l’ordre du jour de mon gouvernement. Ce même gouvernement qui, pour tenter de me soudoyer, a « reconnu mon caractère distinct » il y a à peine quelques années. Mais qui depuis le 2 mai dernier méprise toute opposition de façon délibérée, sans aucune remise en question.

12 décembre 2011 : le Canada se retire du protocole de Kyoto. « Honteux » disent les écologistes. Rien de moins. Certes, l’indignation n’en reste pas là. Dénoncé en chambre des communes, le ministre de l’Environnement Peter Kent s’est montré consterné face à l’absence de la députée néo démocrate Megan Leslie, critique de l’opposition en matière d’affaires environnementales, à Durban. Petite précision : Kent avait refusé que celle-ci se joigne à la délégation, provocant ainsi une réaction accidentelle, mais ô combien savoureuse du député libéral Justin Trudeau qualifiant le ministre de « piece of shit ».

14 février 2012 : le ministre de la Sécurité publique, Vic Toews, présente son projet de loi C‑30 sur la protection des enfants contre les cyberprédateurs, permettant aux services secrets et aux services policiers d’avoir accès, sans mandat, aux informations personnelles des internautes. Aux vives réactions de la population et de l’opposition, on rétorque : « avec nous ou avec les pédophiles ». Manque de nuance ou manque de jugement ? Irréfutablement un manque de respect à la vie privée.

Aujourd’hui : le Parti Conservateur est mis sous la loupe suite aux allégations d’appels frauduleux lors de la dernière campagne électorale. Au moment où j’écris ces lignes, 18 circonscriptions auraient été touchées, dont 14 représentées par un député conservateur. Coïncidence ? Pas lorsqu’on ajoute cela aux faux appels dans la circonscription libérale de Mont-Royal, notifiant les électeurs du retrait imminent de leur député Irwin Cotler. Incapable de se prêter au jeu de la démocratie, ce gouvernement contourne les règles et a recours aux tactiques les plus dégoûtantes afin de s’assurer une survie politique.

Le 2 mai dernier, Harper a eu ce qu’il voulait : une majorité sans le Québec. Depuis, notre démocratie s’érode de plus en plus, sombrant vers un avenir imprévisible. Dès que l’on croît être arrivé au fond du baril, notre gouvernement nous enfonce vers un abîme encore plus profond. À bas Statistiques Canada, à bas la Société Radio-Canada, à bas le parlement !

Mais je n’ai pas dit mon dernier mot.

Au-delà des allégeances politiques, il y a le respect de la démocratie. Au-delà de mes convictions personnelles, je déplore par-dessus tout le non-respect de notre démocratie par un élu. Plus encore lorsque celui-ci est nul autre que notre Premier ministre. Il y a quelque chose de fondamentalement aberrant lorsque le responsable de nos institutions politiques n’en fait qu’à sa guise en biffant comme bon lui semble tout processus démocratique.

J’en ai marre de votre insolence monsieur Harper. J’en ai marre de vos politiques dogmatiques. Je m’indigne face à votre mépris envers les Canadiens et les Canadiennes. J’ai honte de votre Canada monsieur Harper. Et à l’heure actuelle, j’ai honte d’être fédéraliste.


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