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L’éducation n’est pas toujours un investissement

La PGSS lance sa campagne contre la hausse des frais de scolarité.

Ministère de l’Éducation du Loisir et du Sport et ministère des Finances du Québec

En réponse à l’appel de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) à la mobilisation étudiante sur les campus, la Post-Graduate Students’ Society (PGSS), a organisé une conférence de presse pour réitérer sa position et présenter son plan d’action contre la hausse des frais de scolarité.

Ministère de l’Éducation du Loisir et du Sport et ministère des Finances du Québec

La hausse votée par le gouvernement représente une augmentation de près de 75% des frais de scolarité en cinq ans. À long-terme, les droits demandés  auront la valeur  du montant payé en 1968, la première année du gel des frais, en tenant compte de l’inflation, selon « Le plan de finance des universités équitable et équilibré ». La PGSS soutient que la justification du gouvernement ne tient pas la route. En effet, en 1986, le gouvernement Ryan a instauré une nouvelle hausse de frais correspondant aux frais afférents prélevés par les universités pour financer le support technologique et administratif mis à la disposition des étudiants. Ces frais varient selon les universités et sont de 1 625 dollars à McGill.

Ainsi, ajouté aux 2 168 dollars des droits payés pour des études supérieures, le total de 3 793 dollars représente déjà autant que les frais prévus pour 2016–2017 au terme de la hausse. Ainsi, « il s’agit donc d’une hausse réelle de 75%, et non pas seulement de l’équivalent de l’indexation depuis le premier gel des frais de scolarité » conclut la Vice présidente aux affaires externes de la PGSS, Mariève Isabel.

La PGSS dénonce aussi l’hypocrisie du gouvernement qui argumente que l’endettement encouru pour faire des études supérieures se repaiera financièrement plus tard. Non seulement le gouvernement avance qu’il y a un retour sur l’investissement, mais il encourage plus d’étudiants à la recherche pour créer une société du savoir lucrative pour les universités et le privé, qui aura des retombées sociales importantes.

Toutefois, dans une étude parue en 2009, il a été démontré que le retour sur investissement pour les étudiants finissants à la maîtrise est de 2.9 % pour les hommes et 5.0% pour les femmes – en nette baisse en comparaison avec les étudiants ayant seulement un baccalauréat qui se chiffre à 11.5% pour les hommes et 14.1% pour les femmes. Plus inquiétant encore, le retour sur investissement personnel pour un étudiant terminant un doctorat est nul pour les hommes – il y a même perte d’investissement. Contrastant fortement avec ces chiffres est le retour sur investissement pour la société – il est d’environ 1% et 2% pour les étudiants avec une maîtrise et un doctorat respectivement.

D’un point de vue social, des étudiants ayant fini leurs études est avantageux puisque qu’ils paieront plus d’impôts, augmenteront le taux d’éducation et sont amenés à prendre des postes à responsabilités. Il y a ainsi une déconnexion entre le discours du gouvernement et la réalité financière.

La PGSS compte se mobiliser fortement pour la manifestation annoncée le 22 mars prochain. Selon les souhaits de Mariève Isabel, cette manifestation sera « festive et non violente ».


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