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Les étudiants de sciences humaines de l’UQÀM s’ajoutent aux 14 200 étudiants de la CLASSE déjà en grève

Le 1er février, les étudiants de sciences humaines se sont réunis dans deux salles différentes pour voter à 80% pour la grève générale illimitée

La salle Marie Gérin-Lajoie de l’UQÀM, capable d’accueillir 750 personnes, était pleine. Elle était tellement pleine que les organisateurs ont dû réserver une deuxième salle afin de contenir les deux cent cinquante autres étudiants qui participaient à l’Assemblée générale de l’Association facultaire des étudiants de Sciences humaines (AFESH). L’AFESH regroupe les étudiants des associations de géographie, d’histoire, de linguistique, de philosophie, de psychologie, de sciences religieuses, de sexologie, de sociologie et de travail social.

L’Assemblée générale (AG) a commencé vers 12h30 et a duré jusqu’à 13h30, jusqu’au vote de levée de cours, obtenu à l’unanimité, pour l’ensemble des étudiants représentés par l’Association. L’AG a repris lorsque l’annonce de la levée complète des cours a été confirmée.

Le conseil exécutif de l’AFESH a présenté la position de la grève générale illimitée avec les arguments traditionnels : injustifiée, inéquitable, immorale. François Desrochers, exécutant de l’AFESH, a prévenu l’assemblée que si la hausse n’est pas bloquée, le mouvement étudiant mourra à cause du changement de garde dans les associations ; il a appelé à la montée aux barricades sans tarder. La grève est donc, pour l’exécutant, un ultimatum pour le gouvernement.

Les interventions abondaient pratiquement toutes dans le même sens : « Le capitalisme est en crise et la marchandisation de l’éducation est un moyen pour relancer le capitalisme » et « il s’agit d’une lutte étudiante contre le patronat. »

Cependant, le débat n’a pas pris la tournure que plusieurs intervenants souhaitaient. En effet, une doctorante en sociologie a demandé des explications sur les tenants et aboutissants du mouvement après le déclenchement de la grève générale illimitée à savoir quels seront les actions et les événements organisés ; les rencontres de négociations et les autres activités pour aider les étudiants. De plus, elle a souhaité « ne pas se faire fourrer par la FEUQ et la FECQ comme la dernière fois. Faisant référence à la « trahison » de la FEUQ et la FECQ à l’ASSÉ en 2005. Aucune réponse n’est venue de l’exécutif qui préférait voter la grève pour « discuter de ça après le vote. » Du même souffle, le même François Desrochers a enjoint les étudiants à être solidaire pour initier une nouvelle Révolution tranquille.

Par la suite, une jeune femme du programme de géographie s’est prononcée contre la grève et a subit les conséquences de son geste. En effet, plusieurs intervenants ont profité de leur intervention pour lancer des flèches à son intervention. Les partisans du « contre » n’étaient pas bienvenus. Le débat a pris une tangente particulière lorsqu’une femme a demandé aux gens contre la grève de se manifester au micro pour détruire leurs arguments. Un homme a lancé des flèches aux étudiants de sexologie pour leur continuel refus de la grève. Une étudiante en sexologie a répliqué qu’elle voulait d’entendre de vrais arguments pour la grève au lieu de « chialer sur le gouvernement Charest. » D’ailleurs, la dernière intervention proposait que le mouvement étudiant talonne le gouvernement dans ses bureaux et bloque ses institutions.

Bref, la grève générale illimitée a été adoptée par 80% des étudiants présents (727 pour, 182 contre, 22 abstention).  De ce fait, dès le plancher atteint de 20 000 étudiants répartis dans 7 associations sur 3 campus différents, tous les étudiants représentés par l’AFESH seront en grève générale illimitée. L’AFESH s’attend à ce que ce plancher soit atteint au plus tard le 20 février prochain.

 


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