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Ballades et Rock ‘n’ Roll

Le 18 janvier la Casa del Popolo recevait David Macleod et le groupe There Is Still Time…Brother

Mark Raweurda

Si la salle de spectacle de la Casa del Popolo (« maison du peuple » en italien) semblait d’abord triste et silencieuse comparée au restaurant bondé que le spectateur doit traverser pour s’y rendre, ce n’était là qu’illusion, probablement causée par la tendance persistante de ce type de spectacle, dont les portes « ouvrent à 8 heures 30 », à commencer près de deux heures plus tard. Cette quiétude initiale a permis néanmoins de révéler l’ambiance chaleureuse de la salle, dont les murs, des lattes de bois peintes en rouge et en blanc, sont couverts d’affiches « vintages » (d’ailleurs à vendre). Au fil des chansons –et des pintes de bières– le public s’est élargi et l’ambiance s’est réchauffée.

David Macleod 

Jeune homme dans la trentaine, David Macleod est manifestement à l’aise sur scène, alternant entre blagues et chansons tristes, et s’adressant familièrement à un public encore modeste. L’auteur-compositeur-interprète paraît d’abord seul avec sa guitare –une Fender rouge sang là où on s’attendrait à une guitare acoustique– pour interpréter ses balades languissantes d’une voix douce et traînante qui rappelle Bon Iver, soutenue par un fingerpicking parfois laborieux, mais dont la répétition constante permet d’établir une sorte d’état de transe.

David Macleod est rapidement rejoint par une choriste à la présence un peu plus effacée, puis vers la fin par un batteur et un guitariste, qui viennent étoffer le son clair et mordant de la guitare électrique, sans toutefois changer l’essence de ses pièces. Un groupe complet l’accompagne habituellement, comme en témoignent les pièces disponibles sur son Myspace, mais l’ambiance créée par David Macleod et ses musiciens, plus proche du folk que du rock, reste envoûtante. Le public, venu en grande partie pour There Is Still Time…Brother, l’a généreusement applaudi après sa performance.

Mark Raweurda

There Is Still Time…Brother

Changement total de style avec There Is Still Time…Brother, un groupe à l’énergie explosive composé pour l’occasion de deux batteries, trois guitares et une guitare basse. Décidément plus rétro, There Is Still Time…Brother –un nom tiré de la scène finale du film post apocalyptique On The Beach (1959)– ne semble pas avoir de chanteur attitré : les quatre guitaristes, trois garçons et une fille, ont leur micro, placés à l’avant de la scène, et jouent au moins une fois comme soliste, tandis que les trois autres musiciens forment un chœur aux harmonies inventives et puissantes. Le groupe est polyvalent, passant du rock ‘n’ roll dansant aux ballades presque sirupeuses, jusqu’aux harmonies country, et ce sans aucun problème. Des quelques reprises, la plus belle est sans doute la très connue « Girl » des Beatles, que la chanteuse interprète magnifiquement d’une voix au timbre unique et étrangement obsédante. Si les voix ne sont pas toujours justes, There Is Still Time…Brother compense aisément par une énergie fiévreuse et sans retenue, qui a fait oublier à un public excité le froid glacial qui les attendait dehors aux petites heures du matin.


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