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Carottes, pommes et poulets dans un 3½

Projet Montréal est en avant-plan en termes d’agriculture urbaine.

Louis-Philippe Tessier

Un coup d’œil rapide sur leur programme électoral suffit pour comprendre que la métropole serait bien différente sous la direction de Richard Bergeron, chef du parti. Le 15 novembre, c’est une victoire que célébrait Projet Montréal ainsi que ses énergiques collaborateurs : une consultation publique sur l’agriculture urbaine sera lancée d’ici un ou deux mois. Si la motion que présentera la deuxième opposition le 21 novembre est acceptée, l’Office de consultation publique de Montréal se chargera de l’affaire, ce qui permettrait entre autres de rejoindre un plus grand nombre de citoyens et de s’assurer de l’objectivité des commissaires lors de leur examen de l’état de ladite agriculture de ville.

Louis-Philippe Tessier
Bien que beaucoup s’inquiètent du fait d’avoir de la volaille en ville, par peur de propagation de maladies par exemple, l’agriculture urbaine offre bien plus que des cocoricos assourdissants. C’est en fait une opportunité pour diminuer la charge de travail et le stress des agriculteurs en périphérie de la métropole. C’est aussi une façon de regrouper les gens d’un quartier dans des aires communes, ou de promouvoir le partage de ressources alimentaires, et ce, tout en (re)créant des liens humains entre les résidents. L’agriculture urbaine c’est aussi reconnaître la participation et l’initiative citoyenne, l’ingéniosité, et surtout, la présence de citoyens, et non de simples individus. Enfin, l’agriculture urbaine peut ré-ouvrir l’espace public où les idéaux se rencontrent et s’affrontent entre habitants de différents horizons.

Photo : Camille Chabrol
Un exemple serait le projet de ruelles vertes du quartier Parc-Extension. Ismael Hautecoeur, architecte paysagiste et consultant en agriculture urbaine, explore le côté multidimensionnel de ce type d’agriculture. D’après lui, les ruelles vertes ont une portée « multiculturelle, multisensorielle, et surtout intergénérationnelle ». Une consultation publique sur le sujet permettrait donc de convaincre plus de citoyens des bienfaits de cette initiative et leur donnerait la chance d’exprimer leurs inquiétudes.

En d’autres termes, une consultation leur donnerait une voix dans l’élaboration de recommandations qui affecteront très certainement leur niveau de vie.

Le fait que Projet Montréal s’implique dans la création de ce comité de consultation démontre un réel leadership et une responsabilité sociale et environnementale. Catherine Maurice, attachée de presse de la deuxième opposition, explique que « les militants et les élus du parti vont participer à des séances de travail et décider démocratiquement des initiatives qui seront avancées. De plus, une consultation publique est en bonne partie consacrée aux aspects techniques, comme l’encadrement des projets, le rôle des arrondissements versus la ville-centre, etc., et cela devra aussi être débattu ».

Montréal a bien avancé au fil des années pour ce qui est des jardins collectifs. De leur côté, les citoyens ont pris les initiatives nécessaires pour verdir leur balcon et leur cour arrière. Le succès d’une consultation publique serait de reconnaître tous ces efforts et d’accentuer le développement agricole en ville. Par son soutien, Projet Montréal démontre que cette entreprise est réalisable dans un futur proche.


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