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Entre sport et études

L’hiver qui approche va-t-il obliger les sportifs de McGill à mettre leur équipement au placard ?

Alice Des | Le Délit

Luce Bourbeau et Laurent Tardif sont deux sportifs qui représentent l’université ; Luce en est à sa deuxième année d’aviron, Laurent à sa dixième année de football américain. L’une étudie en sciences politiques, l’autre en médecine.

Pour ces deux athlètes qui étudient tous les jours, l’organisation et la discipline sont des éléments centraux de leur réussite respective. Pour illustrer cette motivation, il faut regarder de plus près l’horaire imposé aux athlètes qui, comme dans le cas de Laurent, doivent se présenter à des réunions d’équipe à 7 heures chaque matin de semaine.

Cette réunion d’une heure est conjuguée à deux heures d’entraînement quotidien à la fin de la journée en plus de son programme de médecine de 30 heures de cours par semaine.

Alice Des | Le Délit
Dans le cas de Luce, c’est 15 heures d’entraînement en plus de son programme universitaire. Une somme de travail colossale, mais nécessaire pour la réussite tant sur le plan sportif qu’académique.
Sur ce dernier plan, les sportifs jouissent du privilège de pouvoir reporter leurs examens lorsqu’ils sont en compétition à l’extérieur de la région, mais n’ont aucun passe-droit sur la remise des essais. Une situation qui demande encore plus d’organisation comme le souligne Luce : « Quand on se déplace, on ne manque généralement que le vendredi, mais on doit s’organiser pour reprendre ce qu’on a manqué, à moins que ce ne soit un examen ».

La sélection des athlètes se fait sur la base de camps de sélection comme dans le cas de Luce, qui a participé à des essais au début de sa première année d’université afin de faire partie de l’équipe. Autrement, ils sont directement contactés par les entraîneurs-chefs l’année précédant leur entrée à l’université. Ce processus permet ainsi aux entraîneurs-chefs de convaincre les meilleurs athlètes des cégeps ou des écoles secondaires de se joindre à leur programme.

Bien que l’université ait un total de vingt-neuf programmes de sport étudiant, tous ne sont pas reconnus ou ne sont pas des programmes dominants dans leur discipline respective. Pour Luce, McGill « a le seul programme [d’aviron] véritablement compétitif au Québec » et la proximité avec les États-Unis permet « parfois la participation à de grosses régates comme celle de Boston ou de Philadelphie », un privilège certain si l’on compare aux autres universités québécoises.

Dans le cas de Laurent, bien que le programme jouisse d’une réputation (ce sont des étudiants de McGill qui ont joué la première partie de football américain moderne au Massachusetts en 1874), il peine à retrouver le niveau de compétitivité d’avant le scandale du bizutage de 2005. Le scandale de 2005 avait conduit l’université à suspendre six joueurs de l’équipe de football en raison de comportements interdits lors des initiations et à annuler le reste de la saison de l’équipe. Depuis lors, l’équipe et le programme sont plongés dans un marasme sportif. Cependant, pour Laurent « la ligue québécoise est de loin supérieure en football au reste des ligues dans le pays ».

Pour tous ces athlètes, c’est le désir de dépassement de soi qui est le moteur de leur réussite et de leurs accomplissements sportifs. Comme le mentionne Laurent, « garder un esprit sain dans un corps sain, le désir de rester en forme et l’esprit de corps d’une équipe » sont des facteurs déterminants dans la motivation de chacun des joueurs et la victoire, bien que gratifiante, n’est pas le facteur de motivation principal pour les athlètes. « Ne pas gagner, c’est dur le jour même, mais jouer, c’est déjà gagner, et je m’y plais entièrement » conclut Laurent.

Retrouvez la série Sport dans les numéros du 8 et 15 novembre.


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