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Triangle amoureux revisité

Une femme et deux hommes vivent et s’aiment dans le Toronto féérique créé par Sarah Polley.

Avec Take This Waltz, la réalisatrice et scénariste Canadienne Sarah Polley (Away From Her, 2006) signe un film au caractère intime. Le spectateur est un voyeur invité à suivre une femme mariée qui développe des sentiments pour un autre homme. Cette femme est à la fois attirée par la nouveauté et accrochée à son mari de longue date.

Au centre du film et des hommes, Margot (Michelle Williams) veut écrire, mais le manque d’inspiration la pousse à rédiger des dépliants pour Parcs Canada. Elle rencontre Daniel (Luke Kirby) lors d’un voyage , avec qui elle entretient une relation tout au long du film. Dès leur premier échange, l’intérêt qu’ils se portent l’un à l’autre est flagrant. Au bout de quelques minutes de film, les deux personnages sont déjà intimes. Deux problèmes subsistent néanmoins : Margot est mariée et Daniel habite non loin de chez elle, ce qui génère un prévisible triangle amoureux.

Les personnages sont humains, mais la beauté de chaque scène empêche le film de Sarah Polley de tomber dans les clichés mille fois revisités. Ce qui sort de l’ordinaire avec ce film, c’est que Margot ne cherche pas à fuir Lou (Seth Rogen), son mari, pour vivre son unique amour avec Daniel. En effet, l’histoire est plus complexe, tout comme l’amour de Margot pour les deux hommes. Margot vit une perpétuelle quête, dont elle-même ne connaît pas l’objet. Elle teste continuellement Lou par des jeux amoureux, alors qu’avec Daniel, tout n’est que discussions sentimentales et regards chargés d’émotion.

Michelle Williams joue sur la surface et la profondeur de son personnage qui est hanté par le choix qu’elle doit faire. Seth Rogen et Luke Kirby jouent tout en douceur et présentent deux façons totalement différentes mais toutes aussi belles d’aimer.
La musique du film qui accompagne un Toronto rendu surréel par les promenades en rickshaw, les maisons d’une autre époque et la magie du lac Ontario coupent le souffle et immortalisent certaines scènes au point où elles restent gravées dans la mémoire du spectateur.


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