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J’aime la Reine

Ce n’est un secret pour personne ; je suis un grand fan de la Reine et de la monarchie britannique. Rien ne me fait plus rager que ces mouvements républicains au sein du Commonwealth. Rien ne me fait plus rager que le Réseau de Résistance du Québécois qui a le culot de venir déranger la visite du Prince Charles à Montréal. Si j’en avais eu le temps, je serais allé chanter Rule, Britannia ! au visage des protestataires.

Mon affection démesurée pour notre chef d’État en étonne plus d’un. En effet, les Québécois « de souche » de mon âge souhaiteraient plutôt voir disparaître cette institution qui a traversé les siècles. Pourtant, c’est précisément pour cette raison que je souhaite le maintien de la monarchie. Elle transcende les âges. Le Royal Standard, le drapeau du monarque, n’est jamais en berne, même si ce dernier décède. Aussi, l’institution permet d’offrir une continuité même lorsque la société change. Elisabeth II règne depuis maintenant cinquante-neuf ans. Elle aura vu son pays se relever de la Seconde Guerre mondiale, connu la Dame de fer, traversé l’épreuve de la mort de Diana, assisté au mouvement du New Labour et aura nommé David Cameron comme premier ministre à la tête de la première coalition depuis le conflit mondial de 1939–1945. Aucun de ces grands moments de l’histoire britannique ne se sera traduit par une grande instabilité à la tête de l’État, mise à part peut-être la mort de Diana. Faites le fil des événements au cours de la même période aux États-Unis. Pour n’en nommer que quelques-uns, un président a reçu une balle dans la tête, un autre a été contraint de démissionner pour des histoires de fraude et d’espionnage et un dernier a failli subir une procédure d’impeachment pour des histoires de couchette.

D’ailleurs, un président élu est partisan. Rappelez vous décembre 2008, lorsque nous vivions une crise parlementaire qui a rendu la vie politique canadienne bien plus excitante pour une majorité de la population. Le gouverneur général de l’époque, Michaëlle Jean, fut contrainte à faire un choix. Stephen Harper avait-il le droit de proroger le Parlement pour éviter un vote de confiance qui aurait signifié la chute de son gouvernement ? Si le Canada avait été une république, le président aurait dû trancher. Imaginez s’il avait été conservateur et avait donné au Premier ministre ce qu’il désirait. La décision aurait été décriée comme un choix partisan. Imaginez maintenant qu’il eût été libéral et qu’il n’eût pas exaucé le dit souhait. Nous aurions eu droit à la même psychose politique. John Howard, ancien premier ministre australien, demandait, alors que son pays se posait des questions sur l’avenir de son lien à la Couronne anglaise, s’il était possible d’avoir un chef d’État plus neutre que la Reine. Je crois que non. La Reine, ou le gouverneur général, n’ont d’autre choix que de s’en tenir à la Constitution ou aux traditions parlementaires. Leurs décisions seront objectives.

Le God Save the Queen, dans son dernier couplet, proclame fièrement : « May she defend our laws ». La Reine est l’ultime protectrice de nos libertés. Elle est l’État et les droits qu’il nous garantit. Jamais une tyrannie ne pourra s’établir au sein de nos démocraties tant et aussi longtemps que notre monarque veillera à ce que ceux-là soient respectés. Le monarque peut aussi devenir le symbole de la résistance contre l’hostilité de certaines nations. Les Britanniques auront su serrer les rangs autour de George VI alors qu’ils mettaient tous leurs efforts en commun pour défaire l’Allemagne nazie. Les affiches de propagande britanniques portaient l’effigie de la Couronne ou l’indication God Save the King au cours des deux guerres mondiales pour rappeler aux Britanniques que la Couronne ne fléchirait pas devant ceux qui voulaient la voir disparaître.

Trêve de rationalité. Mon attachement pour la monarchie vient du cœur. J’aime le faste. J’aime le protocole. J’aime la cour. J’aime le symbole que représente la Couronne anglaise. C’est cette couronne qui aura répandu l’État de droit à travers le monde. C’est sur cette couronne que le soleil ne se couchait jamais. Elle est la représentation de la gloire d’un Empire qui aura donné naissance aux États-Unis et à notre pays, le Canada. C’est d’elle que sont nés nos institutions et notre Parlement. De voir nos soldats, en tenue de cérémonie, l’accueillir sur nos terres qui sont aussi les siennes fait toujours vibrer une corde sensible en moi. D’ailleurs, cet accueil est toujours pleinement justifié pour notre Chef d’État qui aime beaucoup le Canada.
C’est d’ailleurs pourquoi je chanterai toujours, pour citer notre hymne royal, with heart and voice : God Save the Queen !


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