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McGill fait cavalier seul

À l’intérieur des murs des autres grandes universités québécoises, les cafés étudiants occupent une place substantielle.

Le sort du Arch Café semble scellé. Morton J. Mendelson a affirmé publiquement qu’il ne reviendrait pas sur sa décision de retirer ce local à l’association qui gérait un des derniers cafés étudiants. La résistance s’organise, sous forme de manifestations bruyantes et d’appels au boycott, essentiellement dans les réseaux sociaux et à travers certains éditoriaux de journaux étudiants.

Ailleurs à Montréal, et plus largement dans la province de Québec, les commerces étudiants sont pourtant florissants et occupent une place importante dans le paysage alimentaire des campus universitaires.

Laval

L’université Laval, par exemple, compte quinze cafés et casse-croûtes gérés par des étudiants. La plupart sont (comme feu le Arch Café) liés à des associations étudiantes spécifiques qui les gèrent pour leur profit.  « Le prolo » pour les étudiants en administration, « La dissidence » pour les futurs juristes, « La faim de l’ours » pour ceux qui ont choisi les sciences et le génie.

Tous sont réunis dans une coopérative grâce à laquelle ils mutualisent certains coûts et peuvent augmenter de façon importante leur pouvoir d’achat. Elle a été créée en 2006 après que l’administration universitaire rejette la soumission d’une organisation étudiante qui souhaitait obtenir le contrat de gestion des services alimentaires à l’Université Laval. Un boycott de la multinationale qui avait battu l’initiative étudiante et la création de la coop suivit.

Mais le fait d’être réunis en coopérative protège-t-il vraiment les commerces étudiants contre les potentielles attaques de l’administration ? « Oui », répond Yolaine Carrier, coordonatrice adjointe de la coopérative.

« C’est la force du nombre, le fait d’être unis. Dans la coop il y a des gens avec de l’expérience, des gens qui étaient présents lors de la contestation pour reprendre les services alimentaires de l’université. Ils ont les connaissances et l’expérience nécessaires pour faire face à l’administration. On peut ainsi aider les étudiants à établir des liens entre eux. »

Mme Carrier affirme que même sans avoir de statistiques sous la main, elle peut affirmer qu’une « assez bonne proportion » des étudiants fréquentent et se sustentent dans les commerces étudiants.

UdeM

L’université sise sur le Mont-Royal compte une trentaine de cafés étudiants, les plus petits se résumant à une machine à café installée dans le local d’une association étudiante, les plus importants disposant de terrasses extérieures.

Loin d’être menacée par l’administration, l’existence des cafés de l’Université de Montréal ont plutôt pu profiter, dans les deux dernières années, d’un programme de réfection spécifiquement conçu pour eux. 

Soixante quinze mille dollars étaient disponibles pour chaque projet de rénovation. Neuf cafés ont décidé d’en profiter.

UQAM

Sept cafés étudiants desservent les étudiants de l’UQAM.

Le café Aquin (du nom d’Hubert-Aquin, le célèbre auteur et activiste québécois), par exemple, est un café étudiant fonctionnant sur le mode de l’autogestion. Sans liens hiérarchiques, les étudiants qui désirent s’y impliquer se voient plutôt confier des mandats spécifiques de façon démocratique. L’Aquin ne sert son café que dans des tasses durables et met en vente de nombreux aliments biologiques et équitables. 


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