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Quand les Montréalais ne votent pas

Pour son dernier article de la mini-série sur les élections municipales, Le Délit vous propose un court compte-rendu des résultats des élections du 1er novembre dernier.

Gérald Tremblay réélu maire de Montréal. Comment ? N’y avait-il pas une égalité dans les sondages à deux jours de l’élection ? Oui, mais les sondages présentent les tendances de la population dans son ensemble, et non pas les tendances de la population qui va voter. Nuance…

Avec un taux de participation de 35,7%, très comparable à celui d’il y a quatre ans, les Montréalais ne sont pas sortis en masse voter. Et dans ce contexte, la machine électorale du parti du maire Tremblay a fait la différence : Union Montréal a dûu dépenser le maximum permis par la loi dans le cadre d’une campagne électorale, soit 2,3 millions de dollars. Cela a permis au parti de se payer des organisateurs et de réaliser du pointage sur le terrain, pour ensuite faire sortir le vote sympathisant le jour de l’élection. En comparaison, l’équipe de Louise Harel, Vision Montréal, a dépensé seulement la moitié de la somme d’Union Montréal. Richard Bergeron, de Projet Montréal, lui, a récolté 200 000 dollars pour financer sa campagne, soit le dixième du montant dépensé par Union Montréal. Comme de fait, Gérald Tremblay remporte la victoire, récoltant 37,5 % des suffrages, Louise Harel suit avec 32,9 %, et Richard Bergeron arrive bon troisième avec 25,7 %.

La victoire de M. Tremblay ne s’explique toutefois pas seulement par l’argent. L’incapacité de Louise Harel à rallier le vote des villes fusionnées comme Saint- Laurent, Lachine, Lasalle, Saint- Léonard et Anjou a laissé le champ libre à Gérald Tremblay pour faire le plein de votes. De plus, Mme Harel provoque toujours la grogne chez certains citoyens qui n’oublient pas le rôle joué par l’ancienne ministre péquiste dans les fusions municipales de 2001.

Quant à Richard Bergeron, il a quand même, malgré quelques erreurs de jugement politique, triplé son résultat aux urnes par rapport à 2005. Le chef de Projet Montréal est donc définitivement sorti de l’anonymat pour installer son parti dans le paysage politique municipal pour les années à venir.

Un meilleur financement, des opposants qui divisent le vote et un taux de participation famélique : voilà ce qui a pavé la voie à la réélection de Gérald Tremblay. Pas très démocratique ? La démocratie a pourtant besoin du peuple pour fonctionner… 


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