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Les élections à Montréal ? C’est parti !

La politique municipale vous ennuie ? Ou, peut-être, vous avez de la difficulté à vous retrouver parmi tous les partis, les enjeux et les promesses électorales ? Le Délit vous propose une mini-série d’articles sur les prochaines élections municipales montréalaises, le tout dans un language clair et vulgarisé… parce que la politique devrait être comprise par tous. Premier arrêt : les partis politiques.

Avez-vous déjà souffert d’un métro en panne ? Pire : juste avant un examen ? Si cela vous est déjà arrivé, cet article vous aidera à choisir pour qui voter aux prochaines élections municipales montréalaises du 1er novembre prochain. Quel est le lien entre le métro et les élections, vous demandez-vous ? C’est tout simple : le transport collectif est de compétence municipale. Et votre vote influencera directement le service offert. Bien sûr, les compétences de la Ville ne se limitent pas qu’au transport en commun. La culture, l’environnement, les parcs et la sécurité, par exemple, sont tous des champs de compétence municipale. Bref, la majeure partie de votre quotidien relève de la politique municipale ! Comme quoi, il est tout à fait dans votre intérêt d’avoir au moins une petite idée des tenants et aboutissants des différents partis municipaux qui se présentent aux prochaines élections.

Union Montréal

Commençons donc par le parti au pouvoir, Union Montréal, fondé en 2001. Gérald Tremblay en est le fondateur et le chef. M. Tremblay est donc maire de Montréal depuis maintenant huit ans, et il se présente à nouveau sous la bannière d’Union Montréal pour un troisième mandat consécutif. Union Montréal a effectué un excellent travail d’intendance de la ville de Montréal depuis son arrivée au pouvoir en 2001. Par exemple, la Ville est maintenant en bonne santé financière, ce qui n’était pas du tout le cas au début du premier mandat de Gérald Tremblay. Autre bon point, de nouveaux investissements ont été réalisés dans les infrastructures reliées à l’eau, un problème particulièrement négligé par les administrations précédentes. On reproche par contre à l’administration Tremblay son influence trop grande dans la fonction publique montréalaise. De plus, des questions d’éthique hantent ces temps-ci Union Montréal, comme en fait foi, par exemple, le scandale du contrat des compteurs d’eau causé par des allégations de conflits d’intérêts lors de l’appel d’offres dudit contrat.

Vision Montréal

Le rôle de l’opposition officielle au conseil municipal est tenu par le parti Vision Montréal, dont Louise Harel est devenue la chef en avril dernier. Ancienne péquiste de carrière, elle entretient une relation particulière avec Montréal. Par exemple, c’est elle qui, en tant que ministre des Affaires municipales et de la Métropole, a décrété les fusions municipales de 2001. On peut donc dire qu’elle polarise le débat entre ceux qui étaient pour les fusions (les Montréalais de l’ancienne ville de Montréal) et ceux qui étaient contre (les résidents des ex-banlieues). Historiquement, Vision Montréal est un parti centralisateur, le conseil municipal y étant perçu comme la Chambre des Communes à Ottawa, et les dix-neuf arrondissements de Montréal, comme les provinces. Louise Harel s’inscrit aussi dans cette lignée. À l’opposé, Union Montréal est considéré comme un parti décentralisateur. Alors qu’elle détenait le pouvoir entre 1994 et 2001, l’équipe de Vision Montréal a créé les éco-centres (sites de récupération de déchets) et les éco-quartiers (collectes sélectives et centres d’information), deux initiatives vertes favorisant les projets communautaires dans les arrondissements de Montréal. Un bémol, Vision Montréal a laissé la ville dans une situation financière difficile, au terme de son deuxième mandat en 2001. À l’origine, Vision Montréal a été fondé par Pierre Bourque, maire de Montréal de 1994 à 2001. Depuis le départ de celui-ci en 2005, Vision Montréal a peiné à se renouveler. L’arrivée de Harel permet enfin de considérer Vision Montréal comme une solution de rechange de qualité à Union Montréal.

Projet Montréal

Le troisième parti d’intérêt, qui est également présent au conseil municipal, est Projet Montréal. Il a été fondé par son chef actuel, Richard Bergeron, en 2005. Ce seront les deuxièmes élections générales pour ce jeune parti. Projet Montréal est ouvertement écologiste et le cheval de bataille de ce parti, c’est le transport. Projet Montréal critique les décisions prises par les différents paliers de gouvernement et propose des solutions souvent originales, toujours dans la lignée du développement durable. Bergeron est d’ailleurs l’auteur de trois livres sur le thème de l’automobile. Son dernier livre, Les Québécois au volant : c’est mortel, publié aux Éditions des Intouchables en 2005, dénonce la mortalité due aux accidents de la route. D’un autre côté, le jugement politique de Bergeron fait parfois défaut. Dans le même livre, l’auteur et politicien s’égare en mentionnant les attentats du 11 septembre 2001 et faisant écho aux théories du complot qui entourent l’événement. Rien pour rassurer l’électorat…

Parti Montréal Ville-Marie

Pour terminer, quelques mots sur le Parti Montréal Ville-Marie. Il a été fondé en 2005 par sa dirigeante actuelle, Louise O’Sullivan. C’est un parti mineur, sans élu au conseil municipal. C’est un parti conservateur et pro-entrepreneur. Pour le moment, O’Sullivan a su rallier quelques anciens membres de Vision Montréal, insatisfaits de l’arrivée de Louise Harel à la tête du parti.

Maintenant, il reste à voir comment ces partis vont tenter de convaincre les Montréalais de la justesse de leurs idées tout au long de la campagne électorale. Mais pour apprécier pleinement les débats du mois qui vient, il faut avoir une idée de ce dont il est question… Le prochain article portera donc sur les enjeux municipaux d’importance et les solutions proposées par les différents partis.


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