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Carrefour écologiste

La tête dans les nuages, le Mouvement interculturel pour l’environnement prend des buvards de pluie acide.

Les associations environnementales sont bien souvent perçues comme des institutions opaques, comptant parmi leurs rangs des militants prêts à investir des sommets internationaux et à assaillir des cargos en brandissant des drapeaux et des slogans. En pleine crise économique et environnementale, le débat écologique prend de l’ampleur. Les associations voient un afflux d’adhérents, ou du moins, signalent un plus grand support de la part du grand public.

Lidia Guennaoui, co-fondatrice du Mouvement interculturel pour l’environnement (MIE), est une militante environnementaliste et travaille dans un quartier multiethnique de Montréal où elle fait de l’éducation environnementale. Le MIE est un organisme à but non lucratif qui cherche à aider les communautés culturelles à développer leur propre conscience environnementale, tout en faisant de l’interculturalisme une partie intégrante des réflexions sur l’environnement. Son objectif est de créer une plate-forme de communication qui favorise les échanges de connaissances entre tous les acteurs.

En racontant l’action du MIE, elle démystifie cet univers. « Nos actions tournent autour de l’éducation environnementale, basée sur le dialogue et l’échange au niveau de la perception de l’environnement », explique-t-elle. Le MIE favorise « la promotion d’une approche pluraliste » sur la question écologique au sein des communautés et quartiers de Montréal.

Dès sa création, en 2007, le MIE a été approché par des organismes et des compagnies afin de sensibiliser leurs employés à la question environnementale. Mme Guennaoui raconte que les formations offertes visent aussi à « sensibiliser ces organismes à une certaine approche des différentes communautés culturelles » montréalaises. Cependant, elle souligne qu’en aucun cas le MIE ne « prétend apporter une réponse » au défi écologique, et précise que le MIE est en quelque sorte un vecteur véhiculant le dialogue entre différentes communautés montréalaises sur la question écologique. En ce qui concerne les groupes environnementaux québécois, elle note que « le mouvement vert a un seul discours au Québec. Il s’agit pour nous d’être critiques par rapport à cette optique. » Le MIE peut être perçu comme un relais entre le public et les organismes. Mme Guennaoui jongle avec les mêmes mots pour souligner que le MIE « est vraiment un espace d’échange et de discussions critiques où les gens peuvent développer leur propre esprit critique à l’égard de la question environnementale. »

La notion d’interculturalisme peut paraître vague lorsqu’il s’agit de thèmes écologiques. Lidia décrit pourtant le concept avec simplicité : « qui dit interculturalisme, dit échange. » Elle ajoute que « notre philosophie est liée à l’aspect interculturel, donc on favorise l’échange d’idées, on n’entend pas imposer une certaine perception. »

Le MIE organise des ateliers et des événements qui visent à changer la perception du public sur l’environnement. Tous les premiers mercredi du mois, le MIE projette des documentaires dans le cadre des séries Éco-Monde. Ce sont des documentaires engagés, à caractère environnemental et social, qui touchent des gens à la fois d’ici et d’ailleurs.

Bien que Mme Guennaoui dise que « les résultats ne peuvent pas être quantifiés », elle ajoute que « la perception qu’ont les autres sur l’environnement peut beaucoup nous apporter. » Être environnementaliste n’est pourtant pas sorcier ni un mystère d’initiés. C’est une pratique toute bénigne que certains mènent au quotidien, profitant à tous. C’est un geste civique et moral. Le MIE est une de ces organisations qui témoignent de la volonté de certains pour changer notre environnement et notre entourage.


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