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Improvisation comparée ayant pour thème…

En ce début de saison 2009 de la LNI, Le Délit vous propose un survol de ce genre bien de chez-nous qui n’a pas fini de surprendre.

L’improvisation occupe une place de choix dans le cœur des Québécois depuis plusieurs années. Si on ne se lasse pas de sa formule traditionnelle, popularisée par la Ligue nationale d’improvisation (LNI), ses variantes sont nombreuses et attirent désormais un public considérable.

Des racines théâtrales
C’est grâce à Yvon Leduc et Robert Gravel que l’improvisation théâtrale a vu le jour en 1977. Alliant théâtre et esprit sportif dans un mélange explosif, elle donne lieu à des scènes où les spectateurs ne savent jamais à quoi s’attendre, bien qu’ils soient maîtres du dénouement de la partie. À l’origine, seuls quatre matchs d’improvisation étaient prévus, mais le succès a été immédiat, tant chez les spectateurs que chez les acteurs. Déjà en 1980, la Ligue Nationale d’Improvisation devient une entreprise autonome et entreprend un voyage en France, où le mouvement ne tarde pas à se développer. Au milieu des années quatre-vingts, l’improvisation théâtrale s’étend à d’autres pays de la Francophonie, soit la Suisse et la Belgique, ce qui permet la création du Mondial d’impro, qui n’a malheureusement plus lieu depuis 2000.

Dans la sphère de l’improvisation, Robert Gravel demeure, plus de dix ans après son décès, une figure omniprésente, de même qu’une inspiration pour de nombreux improvisateurs. Cofondateur du Théâtre expérimental de Montréal, aux côtés de Jean-Pierre Ronfard et de Pol Pelletier, il fut également l’un des créateurs du Nouveau Théâtre expérimental, un groupe qui explorait toutes les formes de théâtre. À la fois comédien, auteur, metteur en scène et enseignant à l’École nationale de théâtre, Robert Gravel laisse encore aujourd’hui une empreinte indélébile, tant en improvisation que dans le monde du théâtre.

Une médiatisation qui mène loin
En 1982, la finale de la sixième saison de la LNI est télédiffusée sur les ondes de Radio-Québec, propageant la fièvre de l’improvisation partout dans la Belle Province. Cet événement est considéré comme un point tournant dans l’histoire de l’improvisation au Québec, car c’est à ce moment que l’on assiste à la création de ligues partout à travers la province. Elle fait aujourd’hui partie de la vie étudiante des jeunes Québécois tant au niveau secondaire que dans les cégeps, qui comptent un réseau d’équipes bien développé. Parallèlement à cela, d’autres ligues ont été créées, comme la Ligue d’improvisation de Montréal (LIM), qui organise des joutes à tous les dimanches au Lion d’Or, à Montréal. Depuis cette première apparition sur les ondes, par ailleurs, l’improvisation n’a pas cessé de bénéficier d’une diffusion télévisuelle, rejoignant les spectateurs jusque dans leur salon.

Le prestige de la LNI
La réputation de la LNI n’est plus à faire aujourd’hui ; c’est une institution bien établie et sans doute la troupe d’improvisation la plus réputée sur tous les continents. À chaque saison, les comédiens et les humoristes qui forment les six équipes de la ligue doivent faire preuve à la fois d’ingéniosité, de répartie et d’humour afin de charmer un public avide de divertissement. Des visages connus de la scène artistique québécoise baissent leur masque et mettent de côté leur sérieux afin de se prêter à cet exercice, à la fois drôle et exigeant. Plusieurs artistes de renom ont d’ailleurs fait un passage dans les rangs de la LNI, comme Réal Bossé, Sylvie Moreau, Patrice L’Écuyer et Michel Rivard. Normand Brathwaite et Marcel Leboeuf ont également fait leurs preuves au sein de la ligue.

L’improvisation a par ailleurs servi, au fil des ans, de tremplin pour plusieurs comédiens émergents, qui y voient une occasion en or de développer leurs talents d’acteurs. Parmi les récipiendaires du trophée Pierre Curzi, qui vise à récompenser la meilleure recrue,  on compte Yves Desgagnés (1979), Sylvie Legault (1981) et Martin Drainville (1989).

La saison 2009 de la LNI

Le 9 février prochain, au Medley, aura lieu le premier match de la saison 2009, opposant les Rouges aux Jaunes. Dans les semaines qui suivront, les six différentes équipes de la ligue s’affronteront à raison d’un match par semaine, et ce jusqu’aux 25 et 26 mai, dates auxquelles se tiendront la demi-finale et la finale. Parmi les joueurs qui occuperont la patinoire cette saison, on compte François-Étienne Paré, Laurent Paquin, Luc Senay, Réal Bossé, et Vincent Bolduc, ainsi que plusieurs autres. Il est également à noter qu’Alexis Martin et Bernard Fortin occuperont le poste d’entraîneur pour deux des équipes de la ligue. Les Jaunes, qui ont été les vainqueurs de la saison 2008, sauront-ils conserver leur titre en 2009 ?

L’improvisation sous toutes ses formes

Bien qu’on ait tenté de transposer l’improvisation dans plusieurs domaines, l’opération ne se solde pas toujours par un succès. À ce jour, l’improvisation théâtrale demeure la plus répandue, suivie par l’improvisation musicale, qui gagne en popularité depuis quelques années dans la métropole. La création de la Ligue d’Improvisation Musicale de Montréal en 2003 est une autre belle histoire de succès. La ligue compte quatre équipes, soit le Divan Orange, le Lion d’Or, le Petit Campus et Chez Baptiste. La prochaine joute, qui aura lieu le 12 février, opposera le Divan Orange et le Petit Campus dans une chaude lutte pour gagner l’affection du public. De là à dire si l’improvisation musicale connaîtra un jour la même popularité que l’improvisation théâtrale, seul l’avenir nous le dira. Entre temps, la scène montréalaise a beaucoup à offrir aux fans d’improvisation, et ce, peu importe la forme.


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