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Vive Sarko, vive la République

Nicolas Sarkozy siège à la tête de la République française depuis déjà plusieurs mois et, bien que nous ne puissions pas tracer un bilan très étoffé de ses actions politiques si tôt dans la présidence, on ne peut pas dire qu’il nous ennuie par son inactivité.

Quand je pense à sa rencontre bien arrosée avec Vladimir Poutine, à ses vacances aux États-Unis en compagnie de la famille Bush, à la libération des infirmières bulgares, à son divorce d’avec Cécilia ou à son futur mariage avec la chanteuse et ancienne mannequin italienne Carla Bruni, Sarkozy me fascine par son habilité à déroger aux conventions établies par ses prédécesseurs.

Plusieurs personnes détestent son comportement en général et croient qu’il prend trop de place dans les médias. Je dois vous avouer que, pour ma part, je trouve sa manière de s’afficher en public très rafraîchissante. Souvenez-vous de François Mitterrand et de Jacques Chirac. Le premier a caché à la France –et à sa propre femme–, durant presque toute sa présidence, qu’il avait un fille illégitime ; le deuxième a été impliqué dans une série de fraudes et d’adultères. Certes, Sarko n’est pas un homme parfait et nous connaissons la plupart de ses défauts. Mais je pense qu’il démontre plus d’intégrité que Mitterand et Chirac : il n’essaie pas de camoufler ses faiblesses derrière des discours ennuyants et une apparente dignité présidentielle.

Évidemment, Sarkozy voit son rôle de président d’un point de vue très différent de celui de ses prédécesseurs. Il a aussi une vision très différente de l’avenir de la France en général. La réforme de la fonction publique qu’il souhaite mettre en place représente, à mon avis, une priorité dont il ne devrait pas dévier. Il faut mettre la situation en perspective : 42% du budget de l’État français sert à payer la fonction publique. Au Québec, nous investissons environ 40% de notre budget pour couvrir les dépenses du ministère de la Santé. Toute personne qui a dû faire affaire avec la bureaucratie française le sait : la fonction publique française est un monstre. Une réforme majeure s’impose.

Je ne partage pas donc pas l’opinion de ceux qui trouvent ses idées de droite trop dérangeantes. Il faut aussi mentionner qu’il a su remettre au goût du jour l’Union européenne, en proposant un traité simplifié, moins imposant que la défunte constitution, qui avait été rejetée par les Français lors du référendum de 2005.

Je prédis donc que les quatre années restantes de son quinquennat vont créer de l’effervescence chez nos amis de l’Hexagone. Je souhaite cependant que la bulle de Sarko n’éclate pas et l’empêche, par le fait même, d’apporter les changements dont le gouvernement français a un besoin criant pour passer à l’étape suivante. Sarkozy se doit aussi d’intégrer les jeunes dans cette aventure, car les Français de notre âge ne semblent pas particulièrement excités par l’héritage qu’ils ont reçu des générations précédentes et par les débats qui concernent la destinée de leur pays. Il en revient à Sarko d’y remédier.


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